« Appartenance syndicale, pratiques culturelles et électorales sont de plus en plus différenciées dans le corps enseignant, comme le montre une enquête de l’IFOP pour la Fondation Jean Jaurès. » (Titre d’un article de La Une du Monde du 02.02.2021)
Quelques contributions :
« Etre insulté par la majorité des forums – euh des français – et être payés une misère, sans beaucoup de perspective de carrière, après de difficiles concours, incitent peu à se donner à fonds pour son entreprise – euh, le service public.
J’ai déconseillé à mes enfants de devenir profs même si on en a la fibre. Plutôt (s’)investir dans des carrières que l’on n’aiment pas mais bankables (comme disent les tradeurs) : chirurgien plastique dans le privé, footballeurs, sénateurs, etc.
Mieux vaut être riche et malheureux que pauvre et heureux, c’est bien ce qu’on martèle aux consommateurs – euh citoyens ? »
« Je pense que plusieurs choses ont changé:
– le rôle de « maître » du corps enseignant mis à mal par la nette amélioration du niveau de formation de la population depuis les années 1980 est définitivement mort. C’est tant mieux mais l’admettre est parfois dur en salle des profs.
– la culture se dispense ailleurs que dans système éducatif qui n’en a plus la quasi exclusivité, et c’est aussi tant mieux surtout pour les catégories les moins aisées de la population. Voilà un changement qui les autonomise. Mais quel rôle pour les profs?
– le métier doit évoluer mais vers quoi, et comment?
Quand la parole des professionnels est systématiquement écartée, quand les marottes peudo- scientifiques, voire écrivons- le les recettes charlatanesques sont imposées par le ministre lui-même, quel sens une participation peut-elle avoir ?
– Ajoutez à tout cela, la considération pécuniaire dont le corps enseignant « bénéficie » des années et la messe est dite… (sourire d’un laïcard). »
« Ce qui s’effondre depuis 40 ans chez les enseignants, c’est d’abord leurs salaires, aujourd’hui totalement décorrélés de l’évolution de la moyenne des salaires des autres salariés. Les nantis n’aspirent plus à dominer des humains mais des termites. Leur promotion active de l’ignorance est une des plus grandes hontes de notre temps, qui n’en manque pourtant pas. »
> et une réponse « Ce que vous dites est tout à fait vrai. Mais le déclassement ne serait pas si profond si dans la fraction la plus inculte et violemment cupide et prédatrice de l’humanité ne régnait une volonté évidente de nuire à la culture et à sa transmission dans ce qu’elle a d’anthropologiquement essentiel. »
Ma contribution :
Ce qui a changé, essentiellement, depuis la fin des années 80, pour la société, sinon pour l’humanité, c’est la perception du « commun » qui est, dans son principe, la référence de l’instruction obligatoire pour tous. Le fiasco et l’implosion soviétiques ont fait s’effondrer l’idée même d’une alternative possible au système capitaliste, désormais hégémonique, fondé sur l’équation (être = avoir plus) qui est d’abord affaire individuelle. Pour ce qui concerne plus particulièrement l’école, le « discours d’enseignement » (adéquation avec une population scolaire donnée) qui n’a pas changé avec l’ouverture du collège à tous (le « pédagogisme » a servi de leurre) est devenu inaudible pour la majorité des élèves. Ces deux facteurs expliquent en grande partie la désaffection pour l’enseignement, partant, sa dévalorisation.