Eric Guéret est le réalisateur du documentaire « vieillir enfermés », tourné dans un Ehpad de la région parisienne lors du confinement de mars 2020 et diffusé sur Arte.
Il était l’invité de La grande table des idées (13 h 00 > 13 h 30), ce mercredi 3 février 2021.
A la fin de l’émission, la journaliste lui demande ce qu’il a découvert pendant son tournage. La réponse qu’il donne concerne non plus le moment de confinement, mais ce qu’est l’Ehpad – une manière de finir sa vie qu’il juge terrible et qu’il compare avec celle du Japon où, dit-il, trois générations vivent sous le même toit.
« C’est un film aussi sur la solitude, sur le temps long. (…) On est dans sa chambre face à soi-même. (…)
Peu importe la part de ses observations et celle de ses projections.
Ce qui compte, c’est la manière dont nous nous posons à nous-même le problème de l’exercice de notre liberté pour le temps de notre fin de vie.
La première question inhérente au principe même de liberté est celle de la définition du seuil à partir duquel commence ce temps. Ce seuil de bascule, est-il à attendre ou bien est-il de notre décision ?
La seconde, qui en est le corollaire, est celle de notre autonomie, quel que soit le degré de nos handicaps physiques et psychiques.
Autrement dit, nous avons le choix entre, » isolement » et » nous nous préparer à vivre autrement notre solitude » (E. Guéret me paraît confondre les deux mots), et entre, » être face à nous-même » et « nous préparer à continuer à être avec nous-même « .