« Au Canada, des livres brûlés en raison de « l’image négative » véhiculée sur les Autochtones. La révélation récente de cet autodafé, accompli au cœur d’une école de l’Ontario en 2019, provoque un immense malaise dans un pays marqué par les assimilations forcées des peuples des Premières Nations. » (A la Une du Monde – 09.09.2021)
Quelques extraits de réactions :
« Cela me rappelle l’autodafé du Père Noël devant la cathédrale de Dijon dans années 50. »
« Celui qui veut m’interdire quelque chose parce que je suis blanc, c’est un analogue des Le Pen, il a juste choisi de tenter de nuire à une couleur différente pour en tirer du fric. »
« La logique mortifère du politiquement correct. Pathétique. »
« Gloire à Bécassine et à toutes les petites bretonnes « montées » à Paris et « placées » dans des « maisons bourgeoises » où elles ont pour bcp rencontré une vie qu’elles n’auraient pas connu dans la Bretagne pauvre du début du siècle dernier. L’interprétation rapide des Bécassines peut faire penser à une caricature de petite bretonne, mal dégrossie et frustre. Jusqu’où va-t-on aller ? »
Etc.
Ma contribution :
Les réactions (unanimes, jusqu’à cette heure) sont produites par la même passion que celle qui conduit à ces actes, à savoir l’impossibilité ou le refus de comprendre et de gérer une émotion. Avec la différence majeure que ceux qui, ici, condamnent, n’ont pas connu en tant qu’entité le déni d’existence qu’affrontent depuis des siècles ceux dont le traumatisme historique a été ignoré. Il est facile de projeter dans la tête des descendants de peuples asservis et massacrés les schémas intellectuels qui sont les nôtres pour en faire le procès. Il serait plus intéressant de se demander pourquoi c’est aujourd’hui que se développe le mouvement woke. Détruire des signes qui reproduisent les images du racisme colonisateur ne résout évidemment rien et je ne suis partisan ni de brûler les livres ni de déboulonner les statues. Mais, si vous quittiez un instant vos habits de procureur et de juge pour vous demander ce qui se passe dans le monde qui conduit à ces actes de désespérance ?