Candidatures de gauche

« Présidentielle 2022 : Fabien Roussel, candidat pour le Parti communiste. Le secrétaire national du PCF a largement été désigné par les militants lors d’un vote, organisé du 7 au 9 mai. Cette décision est un coup dur pour Jean-Luc Mélenchon qui espérait le soutien du parti centenaire. »

Cette candidature, présentée dans l’article de la Une du Monde (10.05.2021), a suscité des réactions, le plus souvent ironiques et hostiles, qui lui reprochent de contribuer à affaiblir la gauche en refusant l’union.

Ma contribution :

Le nombre des candidatures n’est pas la cause de la défaite électorale à venir de la gauche (il ne l’a pas été dans le passé*) mais le révélateur d’un vide conceptuel : n’est pas identifié ce qui peut constituer un nouveau discours commun. F. Roussel et les communistes savent très bien qu’un succès électoral est impossible. Id. pour les autres.

Un an avant l’élection, le problème est constitué de ce que représentent E. Macron et M.Le Pen. Autrement dit : soit on considère que le FN/RN fait partie du champ politique [complexité du rapport de causalité] soit qu’il se situe dans le champ du passionnel [schématisation du rapport].

La crise multiforme peut inciter à abandonner le champ du politique pour se réfugier dans le passionnel qui donne l’illusion de trouver « la » réponse. Le choix électoral est là : politique ou pas. A gauche, il n’y a pas de discours politique actuellement audible parce que n’est pas (encore) définie une proposition de rechange possible du système capitaliste.

*La parenthèse avait pour but de susciter des réactions. En voici une :

« Le nombre des candidatures n’est pas la cause de la défaite électorale à venir de la gauche (il ne l’a pas été dans le passé)“… Fallait oser ! Bravo pour cette fulgurance. »

Ma réponse :

Je maintiens. Votre réaction me semble inverser le rapport cause/conséquence. Ce qui suscite une candidature est un créneau estimé possible d’accession dans le champ politique. Le nombre de ces créneaux n’est pas de l’ordre du hasard ou de la seule décision individuelle, mais le résultat d’une carence. On a souvent dit que la candidature de Christiane Taubira avait contribué à la défaite de Lionel Jospin. Je pense que la question est de savoir pourquoi elle a cru qu’elle disposait d’un créneau. Si vous relisez les déclarations politiques de L. Jospin, entre autres positions du candidat socialiste, vous trouverez un début de réponse.

                                                        ***

J’essaie d’expliquer dans mes contributions que les candidatures de gauche sont essentiellement déterminées par la teneur du discours sur le « commun » qui est l’ADN de la gauche. C’est à mon sens ce qui les différencie de la droite et de ses candidatures – et plus encore celles de l’extrême droite –  qui sont d’abord celles du « chef » et de sa relation avec la population qualifiée de « peuple ».

La question dépasse le champ du politique qui n’est au fond que l’expression des contradictions qui nous constituent. Elle fait partie de la problématique de l’exercice de notre liberté dans le rapport individu/commun. La « pente naturelle » conduit entre les bras du chef qui exonère des responsabilités.

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