« Elles s’appellent Hana, Soraya ou Célia et font partie de ces dizaines d’adolescents – jeunes migrants isolés ou filles souvent mineures en rupture familiale – qui zonent depuis 2016 dans les rues de ce quartier parisien, survivant dans la violence et la débrouille sans rien attendre du lendemain.» (A la Une du Monde – 06.03.2021)
L’article (signé Zineb Dryef) est en tous points remarquable.
Ma contribution :
On ne peut pas s’en sortir en-dehors de la problématique de la responsabilité. Qu’il s’agisse de ces jeunes-ci ou des « oubliés » du passé proche ou lointain, leur situation est le résultat collatéral de choix politiques et économiques. On se cogne la tête à vouloir trouver des réponses individuelles ou collectives de colmatage qui, la plupart du temps ne fonctionnent pas et nourrissent le terreau des partisans de solutions extrêmes. Il ne s’agit pas de s’apitoyer, de se repentir, de se culpabiliser, mais d’expliquer ce qui, dans nos relations avec les pays d’émigration, conduit à ces catastrophes. Ce qui implique la reconnaissance, par exemple du « fait colonial » et de son analyse. De ce discours adulte peuvent naître des solutions insoupçonnées.