La laïcité et le masque du discours religieux

Le Monde des idées  (27.12.2022) présente une tribune écrite par Ghaleb Bencheick, président de la Fondation de l’islam de France.

Un discours bien construit, bien écrit, recourant habilement à un humour clin d’œil de séduction.

Ex : « La langue de Molière se voit enrichie de nouveaux arabismes tels qu’« abaya », « qamis » ou encore « jilbab », comme elle le fut jadis, avec plus d’attrait et d’enthousiasme, en accueillant les mots « algèbre », « algorithme » ou « arobase ». Les habits que décrivent ces vocables et les « signalements laïcité » qu’ils ont induits sont au cœur de la crise récente de l’école publique, comme le montre la récente étude de l’IFOP du 9 décembre 2022. »

Juste après, ceci :

« Comme derrière l’expression « fait religieux » il est question d’offensive islamique, quel regard, dès lors, porter sur cette rencontre qui n’en finit pas de se faire, de s’interroger et de menacer de se rompre, entre la France et l’islam ? Pourtant, l’interdépendance est indépassable ne serait-ce que depuis le Second Empire –, tant la France a un lien ancien avec l’islam, dont une tradition éclairée peut et doit être invoquée pour protéger la jeunesse, son entreprise éducative et ses institutions de l’entrisme islamiste. Et de son côté, l’islam, otage des conservatismes pervertissant ses humanités, requiert l’appui de la République pour se hisser aux exigences de la modernité politique et intellectuelle. » (c’est moi qui souligne)

Ma contribution (1000 signes maximum autorisés) :

« L’islam, otage des conservatismes pervertissant ses humanités ». Comme toute religion, l’islam produit le conservatisme en donnant la réponse essentielle (la divinité = alpha et oméga) avant même le questionnement. Conservatisme nécessaire au pouvoir politique qui a besoin du paradis de compensation et de stabilité. Quant au principe de laïcité, il n’est rien d’autre que l’affirmation de la distinction entre croire (affaire privée) et savoir (domaine de l’école publique). Principe non respecté par le pouvoir politique qui autorise et subventionne les écoles privées, confessionnelles (elles se disent « libres ») et participe au religieux (discours du Latran, obsèques officielles de J. Chirac, contenu de la visite d’E. Macron au Vatican). Ces confusions permettent au discours religieux de produire une analyse prétendument objective qui a l’apparence du savoir, comme celui-ci, autrement dit de faire comme s’il n’était pas celui de la sphère subjective du croire.

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