« A quelques jours des vacances scolaires de Noël, les élèves et les enseignants du lycée Fénelon, à Lille, sont abasourdis. Mardi 15 décembre, Fouad, élève transgenre de terminale de 17 ans, s’est donné* la mort dans la chambre de son foyer, à Lambersart. L’adolescente était prise en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Le parquet de Lille a indiqué que des investigations médico-légales étaient en cours.
Depuis que ce décès est connu, l’émotion est allée crescendo, certains pointant rapidement la responsabilité de son lycée. Deux semaines auparavant, mercredi 2 décembre, Fouad avait eu un vif échange avec la direction de son établissement scolaire après être arrivée le matin habillée en jupe. Depuis jeudi, une vidéo, alors tournée par l’adolescente, circule sur les réseaux sociaux. On y entend, dans un bout de conversation, la conseillère principale d’éducation expliquer : « Je comprends ton envie d’être toi-même. Ça, je le comprends très bien. Et tout ça, justement, c’est fait pour t’accompagner au mieux. C’est ça que tu ne comprends pas ! Parce qu’encore une fois, il y a des sensibilités qui ne sont pas les mêmes. » « Mais c’est eux qu’il faut éduquer », répond Fouad. »
(Le Monde du 19/12/2020)
* en écrivant « donné » l’auteur de l’article indique un masculin, alors qu’il écrit « L’adolescente » au début de la phrase suivante… Signe de complexité, à tout le moins.
>> Ma contribution :
Il y a au moins deux problèmes :
1 – celui qui conduit au suicide
2 – celui du genre
1 – sa propre mort comme solution des difficultés : personne n’est capable d’en rendre compte pour l’autre et la goutte de trop, pour autant qu’elle puisse être identifiée, n’est pas la cause.
2 – nous commençons juste à admettre l’ « idée » que sexualité et sexe ne coïncident pas nécessairement. Sur cette question, comme sur celles du rapport parents /enfants (équation père biologique + mère biologique = conditions sine qua non pour l’épanouissement de l’enfant) c’est encore l’ « opinion » qui domine : celle qui est absolument convaincue que le critère de « nature » est un axiome d’autant plus évident que « nature » répond à une définition idéologique et, donc, sommaire.
Sauf pour ceux qui croient à une évolution linéaire des sociétés, le retour d’une expression forte du conservatisme moral et politique, un peu partout dans le monde, est peut-être l’élément contradictoire d’un mouvement dialectique intéressant.
>> Une réponse :
« Disons qu’il y a des comportements majoritaires, des comportements minoritaires et des comportements très minoritaires et qu’un certain type d’idéologie attire notre attention prioritairement sur ces derniers qui sont décrits comme subissant la situation la plus victimaire du monde ( effectivement ce ne doit pas toujours être drôle ) tout en étant de fabuleuses personnes qui réclament toute notre attention et celle du Monde . Je peux tout à fait ressentir de la pitié dans le cas décrit tout en étant irrité par l’idéologie qui essaie de nous formater selon les deux dimensions décrites plus haut .Il y a des trans et puis il y a les visées de l’idéologie trans : ce n’est pas la même chose . »
>> Et ma réponse à la réponse :
L’idéologie trans est peut-être produite par le rejet idéologique que suscite le trans concret. Un discours de réponse, en quelque sorte. Il ne semble pas que ce discours préexiste à l’existence du trans et à sa réception critique. Mais il faudrait voir ça de plus près. Peut-être dans les mythes, la littérature ?
>> une deuxième réponse :
En Angleterre un type qui devait aller en prison a déclaré qu’il « se sentait femme » et qu’il fallait l’incarcérer dans une prison pour femmes. Comme on est dans un pays anglo-saxon, on a accédé à sa demande et il a fallu qu’il commette quatre viols sur ses codétenues pour qu’on se décide à le reverser dans une prison pour hommes. La vie est complexe.
>> et ma deuxième réponse :
« La vie est complexe ». Oui, vous avez raison, surtout si l’on y inclut l’être humain.