Elle revient en force dans les débats et les commentaires. En particulier à propos de la Chine. Le discours est le plus souvent déterminé par des affects et le rapport avec ce pays est à la fois de sidération, de crainte et de rejet, comme si son expansion économique et la pratique qui l’accompagne constituaient un élément de son ADN.
Il convient de se rappeler que dans les années 70, elle était considérée par les puissances occidentales (dont les USA – Nixon rencontre Mao en 1972) comme un débouché très intéressant pour écouler la production industrielle.
Seulement, il y avait une contrepartie : oui à l’ouverture pour vos exportations, disait la Chine, à condition qu’elles s’accompagne d’un transfert de technologies.
Autrement dit, la possibilité, à moyen et à long termes, de produire nous-mêmes.
Le capitalisme a pour caractéristique une vue à court terme : le profit le plus élevé dans le minimum de temps. Cette « loi » a pour corollaire national (aux USA notamment) l’absolue certitude d’être les meilleurs pour aujourd’hui et demain.
Oui au principe des transferts, a dit Nixon, convaincu qu’il était et serait toujours le plus fort.
La Chine, qui a alors choisi de fonctionner avec le même système capitaliste mais avec des paramètres politiques différents, a peu à peu changé la donne et progressivement mis en danger la domination économique et financière des USA.
Les Américains des Etats-Unis ont donc élu pour président celui qui les a convaincus qu’il serait capable de procéder à un repli nationaliste qui redonnerait la suprématie à leur pays (cf. America first – The Great American Comeback).
La crise économique, corollaire de la crise sanitaire, est en train de bousculer un peu plus les certitudes, les équilibres. Elle révèle davantage encore les effets délétères de ce qui fonde le système capitaliste.
Une des caractéristiques de la crise économique est la chute des prix du pétrole. Donc la baisse importante des revenus pour les pays dont les choix de ceux qui sont aux commandes font qu’ils déterminent l’essentiel sinon la totalité de l’économie .
Ainsi, la politique de ses dirigeants a conduit l’Algérie, productrice de pétrole, en crise politique durable, à être dépendante de l’extérieur pour sa nourriture, notamment pour le blé dont elle est une grande consommatrice.
En envahissant le pays en 1830, le duc d’Aumale avait-il conscience qu’il apportait un virus ?