Affaire Griveaux

L’article du journal Le Monde du 18 février qui raconte les détails de l’affaire – personnages, milieux et enjeux politiques… – pose, implicitement, la question de la responsabilité de B. Griveaux dans son processus.

Au moment – 2018 –  où il a envoyé à la femme (qui n’était pas son épouse) la vidéo récemment diffusée sur les réseaux, il était membre du gouvernement et connaissait évidemment le risque inhérent à ce mode de communication.

Comment a-t-il pu évacuer ce risque et envoyer dans un espace dont la confidentialité est loin d’être garantie – sans aller jusqu’à la diffusion publique, la destinataire de la vidéo pouvait la faire voir à d’autres personnes – des images dont il savait que l’impact serait dévastateur ?

Cette affaire concerne donc non le contenu (privé) des vidéos mais la nature du support  choisi (accessible à un certain public) qui conduit à faire de l’acteur un exhibitionniste.

Autrement dit, s’il avait accompli en privé avec cette personne – en supposant qu’elle soit consentante – les gestes qu’il a filmés puis envoyés, il n’y aurait pas d’affaire publique.

Ceux qui ont –  illégalement – diffusé la vidéo disent l’avoir fait pour des motifs de morale politique : ils ont voulu dénoncer l’hypocrisie de celui qui invoquait la valeur familiale (dont la fidélité conjugale) comme argument électoral.

Comme le contenu de la vidéo n’a rien d’illégal, pourquoi B. Griveaux a-t-il renoncé ?

Que n’a-t-il déclaré : Eh bien oui, c’est moi,  et alors ?

Alors…

Il aurait dû expliquer, non seulement à l’opinion publique mais encore chez lui,  qu’il n’y a pas d’antinomie de principe entre ce type d’aventure et la fidélité conjugale, familiale.

Mais, pour être comprise de l’opinion publique, cette explication  –  amorale, et sans contradiction avec le statut laïque de la République – supposerait qu’il n’ait pas invoqué la morale traditionnelle bourgeoise qui condamne ce type d’aventure.

Alors…

Ou bien le contenu et l’envoi de la vidéo sont en accord avec son éthique et celle de sa famille. Dans ce cas, il a renoncé parce qu’il n’a pas cru possible de résoudre par l’explication publique la contradiction entre cette éthique et la morale dont l’invocation serait clairement apparue comme un pur calcul électoraliste.  

Ou bien ils ne le sont pas, et il se trouve alors pris dans une contradiction plus grave, qui pourrait laisser penser que l’acte filmé et son envoi constituent les prémices inconscientes d’un renoncement/suicide politique.

2 commentaires sur « Affaire Griveaux »

  1. Personnellement je suis ravie que ce personnage jamais sorti de l’adolescence, arrogant et vulgaire soit enfin mis hors d’état de nuire en politique. Quand on expose sa vie privée dans Paris Match en vantant hypocritement les valeurs familiales on ne va pas exposer une partie de son anatomie sur une plateforme numérique dont on connaît tous les dangers. L’amateurisme en politique revendiqué par son premier de cordée trouve là sa juste et inéluctable conclusion.

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