Le sexe et la sexualité à l’école

A la Une du Monde (02/03/2023) : « Le Planning familial, SOS homophobie et Sidaction saisissent le tribunal administratif de Paris jeudi 2 mars pour faire respecter la loi de 2001 qui prévoit trois séances annuelles d’éducation à la sexualité pour les élèves, de l’école au lycée. »

Ma contribution :

A ceux qui opposent éducation sexuelle et apprentissage des savoirs traditionnels [c’est un argument qui revient souvent], je demanderai s’ils observent un tel type de compartimentage dans la pratique de leur propre vie, ou bien si, au contraire, ils constatent qu’elle est un tout dont la qualité dépend de la maîtrise globale (corps/affects et esprit/pensée), notamment par l’esthétique qui concerne aussi bien l’écriture (on n’insiste pas assez sur cet élément pour enseigner l’orthographe) que les rapports les autres dont la sexualité. Maintenant, il faudrait distinguer l’apprentissage de la physiologie sexuelle (soi) de celui de la sexualité (soi et les autres) qui rejoint (cf. la littérature, la philosophie, l’art) la question de la mort qui est le seul objet absent des programmes scolaires. Elle aussi fait partie de la vie.

Deux réponses :

> PMF (pseudo) : Vous aurez du mal à trouver des professeurs enthousiastes à l’idée d’assurer ce genre de mission. Et c’est bien compréhensible. Comment se montrer à l’aise auprès d’élèves avec lesquels se sont tissées des relations de qualité, disons, variable ? Et sur des enseignements bien repérés. C’est de toute façon un sujet sur lequel on ne s’improvise pas face à des ados à aux émotions à fleur de peau ; formation – inexistante – indispensable. La circulaire en vigueur se contente de dresser de façon allusive un tableau idéal de collaborations partagées, mais sans aller au fond. Or le recours aux intervenants extérieurs n’est pas toujours idéal, loin de là, tant le contrôle du contenu peut s’avérer compliqué. Le/la prof de Svt et l’infirmière – quand il y en a une – deviennent donc destinataires du dossier qui sera traité avec plus ou moins de bonheur. Et c’est ainsi que cette éducation à la sexualité passe à la trappe, comme d’ailleurs pas mal de dispositifs soit-disant [sic]  obligatoires.

> dies olé sparadrap joey (pseudo) C’est beau ce que vous dites! Je vous explique: les élèves de troisième ont 4 heures 30 de français par semaine. Leurs professeurs car ils savent que l’orthographe est un des éléments les plus pénalisants en France. Ils voient avec désespoir les élèves issus de milieu populaire partir d’emblée avec ce genre de handicap. Et le catéchisme, c’est le dimanche.

Ma réponse aux deux :

> PMF : L’argument de la carence et de ses effets pervers ne me semble pas pertinent pour aborder le problème. Il importe de définir ce que doit être l’enseignement de la sexualité puis de former ceux chargés de le dispenser. On est aujourd’hui dans l’empirisme avec des résultats… disons aléatoires.

> dies : J’évoque une approche possible (l’esthétique : bien écrire comme bien s’habiller, par exemple) de la maîtrise de l’orthographe dont les erreurs qui ne sont pas d’ignorance  (on parle d’ « inattention », ce qui évite de se poser la question), et elles sont souvent nombreuses, peuvent être un moyen plus ou moins conscient de « régler des comptes » avec ceux qui lui donnent un sens pas toujours strictement orthographique : ainsi, certains parlent encore de « fautes » d’orthographe alors qu’il s’agit d’erreurs.  

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