L’éducation sexuelle et l’école

Sous le titre L’éducation à la sexualité, priorité d’un collège de l’Hérault : « Le porno, c’est du spectacle, ce n’est pas la réalité » Le Monde ( 07/02/2023) publie un reportage qu’il présente ainsi :

« Le collège Emmanuel-Maffre-Baugé à Paulhan a construit un programme de prévention qui va de la 6ᵉ à la 3ᵉ et évoque tour à tour l’intimité, le consentement, la contraception, les effets de la pornographie… Une dynamique qui établit une confiance entre enseignants et élèves, et contribue à libérer la parole. »

Quelques réactions – la grande majorité applaudit l’expérience :

« Le porno, c’est du spectacle, ce n’est pas la réalité » Voire… Il n’y a que dans le porno où on voit de manière très claire un pénis rentrer dans une vulve et y faire des va-et-vient, ce qui est quand même la base d’une relation sexuelle et de la reproduction. Et le plaisir sexuel montré dans son aspect le plus physique, le plus brut, indépendamment de la nature des liens qui unissent les protagonistes, si ce n’est leur désir du moment. »

« Très bonne initiative des enseignants de ce collège. Une remarque cependant. Lorsqu’un élève pose une question sur le caractère moral ou non de l’IVG, la prof donne une réponse sèche, qui dénoter avec le ton généralement bienveillant et compréhensif des réponses à toutes les autres questions: « Si tu veux du débat, cela ne manque pas sur le sujet, mais, en France, c’est la loi… » A ce compte on pourrait dire de toutes les questions sur la sexualité abordées dans ce programme: « si vous voulez des informations sur ces sujets, cela ne manque pas…. ». Pourquoi accepter d’aborder franchement toutes les questions sauf celle-là? N’est-ce pas une occasion de discuter avec les élèves de la question essentielle de la liberté des femmes à disposer de leur corps, sans se réfugier de façon raide et défensive derrière la loi ? »

> avec cette réponse d’un lecteur « Parce que ce n’est pas un cours de philosophie mais d’éducation sexuelle. Et le sujet est si clivant que le reste du cours s’embourberait la dedans, une perte de temps et d’efforts. La prof a tout à fait raison de dire que c’est hors sujet. On leur apprend les faits, la réalité physique, la loi. »

« Merci pour cet article de qualité et à l’exemplarité de l’équipe enseignante de ce collège. Aux lecteurs et lectrices qui s’offusquent du sujet abordé si tôt (dès la 6ème…), la question de la sexualité se pose bien plus tôt chez les enfants, à commencer par le primaire (et pas qu’en ville…) dans les cours de récréation ! Et lorsque vos bambins rentrent de l’école et vous lancent sur le sujet, être à leur écoute en les laissant raconter ce qu’ils ont pu entendre génère un débat plutôt riche ! »

« Sommes-nous tombés si bas en France, qu’il y ait besoin de l’école pour apprendre ? Mais bon, je date du temps où on avait des frères et sœurs (plusieurs) et où les enfants jouaient dans la rue. Depuis, il y a eu le progrès. »

« Education sexuelle en 6ème…. Ou comment traumatiser 80% des élèves pour en éduquer 20% qui de toute façon sont des irrécupérables. »

« Et la tendresse b…l ? Les relations sexuelles limitées à un exercice et son mode d’emploi. Pas un mot pour les sentiments, l’amour ? »

« Quand l’EN s’empare d’un dossier en général elle le pourrit. »

Ma contribution :

Est-ce que la sexualité est du domaine du savoir, donc de l’enseignement, ou non ? En regard de tous les problèmes de dysfonctionnement qu’elle pose dans la vie individuelle et collective, et compte tenu de l’absence historique et actuelle de son enseignement (l’expérience relatée est l’exception), il y a quelques raisons de penser qu’il serait préférable de ne pas la laisser dans le champ de l’ignorance et de l’expérimentation hasardeuse. Quant à l’argument du risque prétendu d’appauvrissement de l’amour lié à cet enseignement, il se heurte notamment au non-sens de l’expression banale, non questionnée  « faire l’amour », signe, parmi d’autres, de notre misère quand nous avons à aborder cette question. Cet enseignement devrait commencer dès la maternelle, comme celui du premier objet de questionnement de l’enfant, le seul qui soit absent des programmes, dont personne ne parle et qui n’est pas étranger à la sexualité, à savoir la mort. L’élargissement, pour la communauté, du champ du « savoir », augmente celui de la liberté en réduisant celui du « croire » de la sphère privée. Tel est le principe de laïcité qui distingue l’un de l’autre.

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