Le négationnisme et la loi

« Condamné plusieurs fois pour avoir nié l’existence des chambres à gaz ou le massacre d’Oradour-sur-Glane, [le français Vincent Reynouard] a été placé en détention [en Grande-Bretagne] avant une éventuelle extradition. » (A la Une du Monde – 14.11.2022)  

Quelques réactions :

« Sidérant de lire les commentaires qui dénotent d’une disparition de l’esprit d’analyse et critique chez les Français, ainsi que de l’anéantissement du Droit.
Condamner à de la prison ferme pour un délit d’opinion quelle qu’elle soit devrait indigner, que ce soit pour un négationniste comme pour un politique ou un religieux. Ce sont des lois félonnes inacceptables. Ces gens peuvent penser ce qu’ils veulent, ils sont des groupuscules ultra minoritaires qu’aucune Vérité ne devrait craindre si elle est la Vérité.
 »

« Nier l’histoire c’est ouvrir grande les portes de la reproduction des faits, même et surtout les plus horribles! Ce monsieur devrait être installé de force devant un écran pour voir tous les reportages et les interviews existants sur les horreurs des camps, sans lui épargner le moindre « détail » ! Je voudrais aussi rassurer tous les lecteurs du Monde qui ont tellement peur pour la liberté d’expression, ce monsieur n’est pas encore extradé et son procès n’est pas pour demain, rassurez-vous bonne gens, tout va encore bien dans le meilleur des mondes ! »

« Ce type n’a tué personne, n ‘a agressé physiquement personne, si dans son délire il veut se faire photographier avec un buste d’Hitler, c’est son droit absolu, le prince Harry s’est fait photographier bourré avec un brassard nazi, il n’est pas allé en taule pour ça. » 

« A enfermer à triple tour ! »

Ma contribution :

Liberté d’expression = pouvoir exprimer toute opinion ? On touche à un idéalisme qui trouve sa limite banale dans la vie quotidienne : je n’ai pas le droit de dire publiquement le mal que je pense d’une personne sans devoir en répondre. Nier Oradour ou les chambres à gaz est une opinion qui franchit un interdit analogue concernant des personnes. Mais l’essentiel est un implicite : la fascination morbide pour le nazisme en tant qu’entreprise de mort, qui ne ressortit pas au législatif. D’où l’ambiguïté de la loi censée répondre à cet implicite qu’elle occulte. Il serait plus pertinent d’expliquer en quoi nous sommes tous concernés par cette fascination (cf. la multitude des livres, films etc.), quels sont les verrous de protection et les circonstances qui les fragilisent au point de redonner à cette pathologie (elle concerne les individus et la collectivité) une forme d’expression politique audible d’apparence édulcorée.

                                                           —

P.S.  Cet article est le 600ème publié depuis trois ans m’indique WordPress qui précise : 6903 visiteurs, 13429 vues, 228 commentaires.

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