La fin des unes ne signifie pas la fin de l’autre. Ainsi, à quelques jours de la rentrée, il manque quatre mille enseignants, en primaire et secondaire – des postes non pourvus à la suite des concours – ce qui conduit le ministère à recruter des intérimaires par voie de petites annonces. En d’autres termes, quelqu’un peut se retrouver du jour au lendemain, sans les connaissances requises, et sans préparation devant une classe pour enseigner.
Nul ne nie qu’il y ait là un problème. Encore faut-il en préciser la nature.
Pour devenir professeur d’enseignement du second degré (collège/lycée), par exemple, il faut une licence et un master, soit cinq années d’études après le baccalauréat. Un concours (Capes ou agrégation) donne ensuite accès à un poste d’enseignant titulaire.
Là se situe, à mon sens, la question majeure : l’acquisition d’un master indique un niveau de connaissances suffisant pour enseigner puisque le concours qui suit n’élève à aucun degré supérieur de connaissances : la preuve en est qu’on peut être recalé au concours pour un point. Qui dira qu’un point de différence entre le dernier reçu et le premier recalé signifie une différence de niveau de connaissances ?
Le concours repose sur des critères non de connaissances, mais de budget. Tant de budget, tant de postes pour x candidats.
Ce qui veut dire qu’à connaissances égales, un candidat deviendra professeur parce que tel jour à telle heure, il aura été plus capable que son voisin de traiter tel sujet à l’écrit, d’exposer telle question à l’oral. Un autre sujet, un autre jour où il aurait été moins « en forme » auraient conduit à son élimination.
Il y a donc là une confusion qui explique, en partie, pourquoi des professeurs titularisés par concours se révèlent de piètres enseignants – nous avons tous connus des profs chahutés, ennuyeux comme la mort – alors que d’autres qui sont parvenus par des voies différentes étaient plus intéressants.
C’est le cas de mon ami Jacques. Je lui ai demandé si je pouvais raconter son histoire ici. Il vient de me répondre qu’il était d’accord.
Ce sera l’objet du prochain article.