Journal de vacance (5 et 6 août)

Ce matin encore nous étions dans le Connemara, avec, devant les yeux, des moutons, des lapins (jusqu’ici, je les avais posés, allez savoir pourquoi), des murs de pierre et l’océan. En cette fin d’après-midi, pas de lapins, pas de moutons au-delà de la fenêtre à petits carreaux d’une nouvelle maison, pas de murs de pierre, seulement (!) l’océan, à une vingtaine de mètres : une baie immense avec, en face, tout là-bas, Galway et le début du Connemara.

Nous sommes donc revenus dans le Burren (à Ballyvaughan) qu’on ne confondra pas avec Daniel Buren et ses colonnes de la cour d’honneur du Palais Royal, à Paris, dont j’ai déjà dit et répété que le prix du café sur les Champs-Elysées… Je n’insiste pas. Il y a quand même des traumatismes qui… Bon, je n’insiste pas.

En revanche j’insiste sur Cong (Conga) que nous traversâmes et où J. Ford tourna son film The Quiet Man (L’homme tranquille) avec John Wayne, Maureen O’Hara, Barry Fitzgerald (il joue un sympathique chief-inspector dans le film de Rudolph Maté Midi gare centrale) , Victor McLagen  (le sergent Quincannon dans La Charge héroïque de J. Ford)  et Ward Bond (un réac pur sucre), l’ami du shérif Chance – J. Wayne, qui lui-même… – dans Rio Bravo de H. Hawks.

Je laisse se tirer les tiroirs sans fin des références avec un petit pincement au cœur en pensant à Marcel Gottlieb et aux séances mémorables de A la recherche de la mémoire perdue (cf. article du 20,21,22,23 juillet).

A ceux qui veulent se faire une idée du machisme tel qu’il pouvait fonctionner dans les années 1950, je conseille de regarder The Quiet Man qui, à ma connaissance ne suscita pas de protestations féministes (c’est encore un peu tôt) et dont le tournage continue d’attirer les touristes à Cong, un mignon petit village au centre duquel se trouve une statue représentant le couple John Wayne /Maureen O’Hara.

Curieux, ce rapport avec le réel construit à partir des acteurs de cinéma. Il en va différemment avec ceux du théâtre. L’illusion de l’immortalité est plus forte avec le film (pellicule ou numérique) qui demeure. Au théâtre, quand le rideau tombe, c’est fini. C’est sans doute pour ça que le mot « fin » apparaît sur l’écran. Enfin… apparaissait, dans un temps où le besoin de cette illusion était plus important qu’il ne l’est aujourd’hui. En tout cas dans le cadre de la croyance traditionnelle. Il y avait, dans le tambour de l’église désertée, comme les autres, de mon quartier d’enfance, une critique religieuse des films, à voir ou à ne pas voir.

Dans le coin reculé où nous étions jusqu’à ce matin, Yves Boisset tourna une partie de Taxi mauve avec Fred Astaire (son dernier film), Philippe Noiret, Charlotte Rampling et Peter Ustinov.

Les quatre hommes sont morts. Pour nous qui ne les connaissions pas, ils ont d’autant moins disparu que nous pouvons les retrouver sans la tristesse qui assombrit plus ou moins le souvenir intime de ceux que nous avons connus et aimés.

2 commentaires sur « Journal de vacance (5 et 6 août) »

    1. D’accord sur tout… sauf sur votre présence en avril qui ne nécessite évidemment pas mon accord. Le reste, oui. A midi, en arrivant, marché paysan et quelques huîtres en guise d’apéritif. Demain soir, pèlerinage chez Monks.

      Aimé par 1 personne

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :