Journal de vacance (6 juillet 2022)

Hier, avant le journal de 19 h00 de France Inter, un billet du directeur de la rédaction, Jean-Marc Four, sur le rapatriement de Françaises parties rejoindre Daesh en Syrie, et de leurs enfants. Une analyse qui réconcilie ceux qui ont besoin de l’être avec le discours radiodiffusé – je ne regarde plus la télévision depuis des années, excepté le journal de 19 h 45 sur Arte, parfois l’émission 28’ qui suit.

J’avais déjà écouté les billets de ce journaliste et souvent constaté la même finesse et la même pertinence, confirmées ici par la réaction imbécile d’un député RN selon lequel ces rapatriements sont un « crime contre la sécurité ». Quand la bêtise le dispute avec l’ignoble. Ou alors l’inverse.

Ce qui reste inacceptable, pour moi, est le comportement du président et du gouvernement français qui ont procédé jusqu’ici au cas par cas et en catimini, selon des critères mystérieux, et qui laissent encore environ deux cents femmes et enfants dans des conditions de vie inacceptables.

« Elles n’avaient qu’à pas… » résonne comme l’écho de « que messieurs les assassins commencent » lancé aux abolitionnistes de la peine de mort.

Et voilà la transition avec la situation carcérale, en particulier l’accès aux soins des détenus dénoncé par l’Observatoire International des Prisons (OIP). Quand on entre dans ce monde par le biais de l’information, on peut se demander, et avec effroi pour ce qui me concerne, quelles sont les fameuses valeurs dont se réclame le pouvoir politique. Jean-Marc Four évoquait avec raison Victor Hugo dans son billet. Hugo avait construit une cohérence entre ce qu’il disait et ce qu’il faisait, jusqu’à choisir l’exil. Je ne suis pas sûr que ceux qui détiennent le pouvoir soient mus par la même exigence.

Quels traumatismes affectent les enfants qui depuis des années vivent dans des camps, auxquels s’ajoute, pour ceux qui y demeurent encore, le questionnement sans réponse d’un tri incompréhensible ? En quoi les enfants sont-ils responsables des erreurs et des crimes de leurs parents ?

Ça, c’était la vacance d’hier. Ce matin, sur France Culture, un psychiatre expliquait, entre autres, le système des codes qui permet à l’administration de rentabiliser les soins, notamment en psychiatrie. Cette fois, ce n’est pas Hugo, mais Kafka, ou alors Ionesco.

Après, heureusement, il y a la bicyclette et les petites routes montagneuses des Cévennes avec les cigales et, au bout, l’épicerie-café du village qui propose un café pour 1€. Un café généreux tiré à la machine, excellent. Là, aucune vacance. D’accord, on ne voit pas les Champs-Élysées, ni l’Arc de Triomphe, seulement la montagne cévenole. C’est nettement moins plat, mais quand on redescend, je vous laisse imaginer l’air !

(à suivre)

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