Journal de vacance (4 et 5 juillet 2022)

Vacance au singulier, oui, dans le sens où, par exemple, un poste non occupé est dit vacant. On parle aussi de la vacance du pouvoir. Là, il s’agit d’une vacance autre que je ne parviens pas à identifier. Je sens un vide de quelque chose… mais quoi exactement ? Si vous avez une idée…

Hier (04.07.2022). j’avais commencé un article sur le mode désabusé – non, ce n’était pas l’objet de l’article, mais sa tonalité – sur ce que je venais d’entendre à la radio – voilà, ça, c’est l’objet – et puis, comme le désabusé devenait de plus en plus désabusé – après coup, je me demande si, en dépit de tout ce qui va très bien, ce désabusé n’aurait pas à voir avec la guerre en Ukraine, au Yémen, les massacres dans l’ouest africain, les fusillades de masse aux USA, la pandémie, l’effondrement d’un glacier dans les Dolomites, la sécheresse de la plaine du Pô, les inondations en Australie… mais peut-être bien que je vais chercher la petite bête  – , je me suis dit qu’il y avait peut-être une autre manière d’aborder cette époque de l’année où vacance s’emploie surtout au pluriel. C’est à cause du Front Populaire.

C’est ainsi que m’est venue l’idée d’écrire un journal. Le rapport ? Aucune idée. Si votre plume vous démange, manière de parler, le blog vous est ouvert.

Hier, donc, dans les Matins d’été de France Culture, des psychiatres dressaient, après les urgentistes, un état des lieux alarmant : manque de praticiens (départs vers le privé), fermeture de lits, longues listes d’attente… pour des patients de plus en plus nombreux et jeunes.    

Après eux, et pendant plus d’une demi-heure, l’auditeur a eu droit au constat mille fois répété depuis les élections, cette fois déroulé comme s’il s’agissait d’une nouveauté par Nicolas Baverez (éditorialiste au Figaro et au Point): tout, absolument tout sur les stratégies et tactiques possibles du gouvernement et des oppositions,  mais rien, pas un mot, sur les causes de cette situation politique atypique, dont l’abstention majoritaire n’est pas le moindre composant.  J’ai entendu le récit au premier degré d’un monde clos, étranger au monde de la vie quotidienne, peuplé d’êtres appelés « politiques », vivant entre eux, déconnectés, décrits par un éditorialiste lui-même déconnecté de la problématique des causes. De nombreux « politistes » – c’est un très beau néologisme – avaient parlé de campagne électorale faible, voire d’absence de campagne électorale, une façon de réduire l’électeur à un esquif sans gouvernail qui vogue au gré des vents, ce que certains ne manqueront pas de justifier par « Ah ! les gens, vous savez… ! »

Pourquoi N. Baverez à la radio, tout seul pendant une demi-heure ? Pourquoi pas un autre ? Et pourquoi ces questions complaisantes du journaliste sur l’écume des choses ? Tout cela fait beaucoup de déconnexions…

Même questions pour l’invitation, aujourd’hui (05.07.2022) de Martial Foucault (Professeur de sciences politiques et directeur du Cevipof, le Centre de recherches politiques de Sciences Po). Une autre demi-heure de commentaires/récits du même ordre, sur les nouveaux rapports des forces dans l’Assemblée Nationale, pas le moindre discours/analyse des causes.

Deux matins de suite…

Beaucoup de commentateurs ont dit que les électeurs avaient élu, de fait,  l’assemblée dont aurait accouché une élection à la proportionnelle.

Bon. Mais est-ce que le mode de scrutin ne contribue pas à déterminer plus ou moins le vote ? Est-ce que le vote est le même s’il concerne des listes politiques ou bien des individus qui – les médias l’ont dit et répété – doivent réunir au premier tour au moins 12,5% des inscrits pour pouvoir accéder au second ? Du point de vue des intentions, le résultat d’une élection sur le mode proportionnel est-il comparable à celui d’une élection uninominale majoritaire à deux tours ? Et qu’est-ce que tout cela peut signifier ? D’autant que le résultat est une configuration inédite.

Ces problèmes sont traités dans les médias sans construction de problématiques, par énumération et constats, comme si la vie n’était que juxtaposition, et comme si la causalité se réduisait à l’immédiateté des situations : s’il est vrai que la politique comptable de l’hôpital publique aggrave la déréliction, encore faut-il se demander pourquoi elle existe. Il n’en a pas toujours été ainsi.

Idem pour les résultats des élections, présidentielle et législatives.

Heureusement, il y avait, pour finir, Françoise Combes (Astrophysicienne à l’Observatoire de Paris, professeure au Collège de France et membre de l’Académie des sciences) qui nous a mis la tête dans les étoiles.

Madame Borne, première ministre, va prononcer un discours de politique générale sans demander un vote. Le porte-parole du gouvernement a justifié cela en disant avec beaucoup de conviction que la confiance ne se décrète pas. Non, ce n’est pas de la langue de bois.

(à suivre).

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