« Le candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle a longuement appelé à l’union entre les électeurs des Républicains et du Rassemblement national, dans les Alpes-Maritimes, tout en multipliant les références au Front national époque Jean-Marie Le Pen.
Dans une tonalité poujadiste qu’exploitait le cofondateur du FN, le candidat a longuement défendu les artisans, les commerçants et les propriétaires face à l’Etat, aux « profiteurs » et à « la racaille ». Avec deux nouvelles propositions : d’une part, créer la notion de « défense excusable » pour que « les commerçants braqués, les citoyens cambriolés et les policiers en danger » aient « enfin le droit de riposter aux voyous » par la violence ; d’autre part, créer un « vrai délit pénal d’occupation du bien d’autrui », impliquant l’« expulsion immédiate des squatteurs » sans passer par les tribunaux, avec possible recours à la force publique. » (A la Une du Monde – 23.01.2022)
Quelques contributions :
« Quand l’école de la République à force de démission et d’indulgence coupable n’éduque plus, les incultes se raccrochent à ce genre de discours et votent… »
« Un programme qui est depuis toujours appliqué en Suisse, au Danemark.. Ces pays sont pourtant toujours des démocraties? »
« Comme conduire en regardant dans le rétroviseur. »
« Très beau discours, plein de bon sens, très loin des élucubrations de nous nos gouvernants qui depuis 40 ans ont accompagnés le grand déclassement que nous subissons. Et à toutes ces belles âmes qui poussent des cris d’épouvante, n’oubliez pas que ce sont bien les manquements et faillites du système en place qui poussent tant de français à choisir un candidat anti système. »
« Oui, hé bien ? On constate surtout que les mesures annoncées sont ni plus ni moins que des mesures de bon sens. La gauche danoise doit à peu près appliquer ces propositions… »
« La campagne électorale de l’enfer, parfaite conclusion de ce quinquennat simplement monstrueux. »
Ma contribution :
Applaudir le discours d’E.Z. n’a pas à voir avec l’intelligence ou la bêtise mais avec l’angoisse. Des millions de gens très intelligents ont applaudi la dénonciation du prétendu complot de la « juiverie mondiale » et les « scientifiques » mesures crâniennes. Ce à quoi renvoie le discours d’EZ n’est pas un passé (le monde qu’il évoque n’a jamais existé) mais le fantasme du cocon dans lequel la vie est exempte, purifiée de toute peur. « On est chez nous » renvoie à la maison construite par le travail pour la famille et la patrie en tant qu’espace de sécurité, bref, le lieu où l’on ne meurt pas. Cette « note fondamentale » établie – et elle peut l’être parce qu’elle répond à un besoin –, tout ce qui est dit (du tablier d’écolier à la racaille) résonne comme des harmoniques. La seule préoccupation de l’orateur est donc d’éviter les dissonances, c’est-à-dire le mot ou l’idée susceptible de rappeler que le moteur de la vie réelle n’est pas le linéaire mais la dialectique.