Alpinistes français disparus dans l’Himalaya

« La France dépêche des secours pour retrouver les corps. Les trois jeunes hommes ont été emportés par une avalanche, à la fin d’octobre, alors qu’ils tentaient l’ascension du Mingbo Eiger, dans le massif de l’Everest.  La France va dépêcher, vendredi 5 novembre, une équipe de secours pour tenter de retrouver les corps de Louis Pachoud, Gabriel Miloche et Thomas Arfi, trois jeunes alpinistes emportés par une avalanche alors qu’ils tentaient l’ascension de la face ouest du Mingbo Eiger (6 017 mètres), un sommet proche de l’Ama Dablam, dans le massif de l’Everest. (…) Agés de 27 à 34 ans, Louis Pachoud, Gabriel Miloche et Thomas Arfi appartenaient au Groupe Excellence Alpinisme national, formation d’élite de la FFCAM (Fédération française des clubs alpins de montagne), et le dernier contact téléphonique avec eux depuis leur bivouac remonte au 26 octobre, selon la FFCAM . Des premières reconnaissances ont permis de repérer leurs traces jusqu’à 5 900 mètres d’altitude alors qu’ils avaient, semble-t-il, fait demi-tour à une centaine de mètres en dessous du sommet. »

Quelques réactions

« Les trois alpinistes du GEAN disparus lors de leur tentative d’ascension d’une goulotte de la face ouest du Mingbo Eiger ont été emportés par une avalanche. Pourquoi ont-ils pris la décision de s’engager dans ce parcours ? »

« Eh bien, au Monde d’investiguer pour nous donner la suite de cette aventure, bilan financier avec ou sans assurance, bilan humain pour les gendarmes et alpinistes qui vont prendre des risques et bilan carbone à l’heur de la COP 26. »

« Et sur le chemin du retour, les « sauveteurs » pourraient s’arrêter en Syrie ou en Iraq. Il y a la-bas des enfants encore vivants qui aimeraient bien – eux aussi – (re)venir en France. »

« Euh, risquer la vie de gens pour aller rechercher des corps ? Paix à leur âme, mais ils ont le plus beau des cimetières dont puisse rêver un alpiniste. »

« Au-delà du coût et du risque qui justifie au moins la plus grande transparence que nous n’avons pour l’instant pas. Il est assez beau que l’on aille chercher les corps de compatriotes pour les ramener chez eux. »

« Essayer de retrouver les corps, permettre de faire le deuil, c’est une cause qui n’est pas critiquable. »

« Chaque jour en Méditerranée il y a des corps à repêcher, des gamins, des femmes, des vieillards, des jeunes gens qui n’ont pour tort que fuir la guerre, ce ne sont pas des sportifs, des esthètes mais des gens qui fuient les atrocités, essaie-t-on de se pencher par-dessus un bastingage pour récupérer leurs corps ? »

Ma contribution

La décision d’aller chercher les corps est du même ordre que celle de gravir la montagne. Et l’hypothèse de ne pas les retrouver est analogue à celle de l’incertitude de l’accès au sommet. La tentative de récupération immédiate et risquée des corps fait partie de la problématique de la représentation de la montagne, non en tant que simple objet mesurable ou, comme ici, réceptacle aléatoire de cadavres, mais en tant que symbole, même s’il est singulièrement dévalorisé par les démesures de tous ordres (cf. l’accumulation des déchets sur l’Everest). L’expédition dont il est question s’inscrit dans la « conquête de l’inutile » = une manière de poser (ou d’évacuer) la question de notre condition.
Ne pas aller chercher les corps, quoi qu’il en coûte, revient à démythifier la montagne où, on le sait, siègent les dieux.

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