J’ai tenté une analyse de la candidature d’Anne Hidalgo et de l’aporie politique du PS dont les militants viennent de désigner la maire de Paris pour les représenter à l’élection présidentielle de 2022. (Vers une candidature d’Anne Hildago – 13 07 2021 – et La logique socialiste – 27 08 2021).
Je n’ai rien à ajouter sur le fond. Seulement à faire part d’un sentiment qui hésite entre l’irréalité et la désolation.
Le parti et sa candidate font comme si leur victoire était envisageable, alors qu’ils savent qu’elle ne l’est pas : A. Hidalgo a laissé échapper qu’elle ira « jusqu’au bout », – un lapsus révélateur de ce qu’elle sait et qu’elle ne veut ou ne peut pas dire : la compétition électorale est perdue parce que le parti socialiste n’a plus de discours politique possible. La finance en tant qu’ « adversaire principal qui ne dit pas son nom » (F. Hollande) a été le dernier écho, le dernier faible écho de la rhétorique du changement de société.
Voilà pour l’irréalité.
La désolation, maintenant.
Je rêve d’une candidature qui, annonçant à l’avance son retrait avant le scrutin, utiliserait la tribune offerte par l’élection présidentielle pour expliquer en quoi les fiascos des paradis d’ici-bas et de l’au-delà fournissent les paramètres de la seule révolution envisageable désormais.
Autrement dit, une candidature sans slogan, sans enjeu autre qu’une invitation à la pensée, en un temps où la survie de l’espèce produit des inquiétudes fortes et un supplément d’angoisse, notamment chez les plus jeunes.
Oui, je rêve.
Désolation, disais-je.