Télétravail

« Télétravail « total » chez Boursorama : les salariés commencent à quitter Paris pour la province. La banque en ligne met en place un accord prévoyant deux jours de travail par mois sur site. L’entreprise prend en charge les frais de transport et les nuits d’hôtel pour ces journées. Et 97 % des équipes ont accepté. » (A la Une du Monde – 28.09.2021)

Ma contribution :

L’article raconte quelque chose qui ressemble à un monde idéal, décrit de manière univoque sur la base de points de vue de quelques individus. D’une part, ce sont des points de vue appuyés sur du court terme, d’autre part, l’article ne propose aucune réflexion sur la confusion des lieux d’habitation et de travail ainsi que la quasi rupture des liens sociaux, comme si tout cela allait de soi, comme si les paramètres matériels et financiers (à cet égard, « gagnant/gagnant » est une formule emblématique de l’équation capitaliste être= avoir plus) étaient les seuls. Quel est l’intérêt d’une telle démarche journalistique qui ne construit aucune problématique et qui se limite à un récit dont le moins que je puisse dire est qu’il est partiel, sinon partial ?

Une réponse de Marc B.

« Ça fait des décennies que cela existe ailleurs. Aux US le travail à distance se fait depuis bien longtemps et personne ne s’en plaint. C’est une opportunité en plus. Les histoires de mélange maison / travail est très secondaire lorsque ça permet de gagner en qualité de vie. »

Une réponse de Helga à Marc B.

« Marc B, la qualité de vie, ça peut être d’avoir une frontière, plus moins étanche, entre son lieu de vie et son lieu de travail. Personnellement, j’apprécie ma demi-heure de marche entre mon bureau et mon domicile, qui me permet de rentrer chez moi la tête dégagée des questions de boulot. Et je partage l’avis de Jean-Pierre, article qui ne dégage aucune problématique, et pourtant il en existe plusieurs, qui seraient à creuser. »

Ma réponse aux deux :

> Helga : merci pour l’illustration

> Marc B : ce que vous exprimez est une forme de certitude dont je pense qu’elle veut exclure un « dérangeant » qui ne concerne pas, essentiellement, cette question. Vous présentez une situation dans un statu quo  à connotation rassurante, une sorte de fixation du temps et des choses : « personne ne s’en plaint », par exemple, est de l’ordre de la simplification et votre expression « les histoires de mélange » dit que le problème n’existe pas de manière objective, qu’il est pure construction. Retournez-vous et regardez dans l’Histoire les exemples, assez nombreux, d’affirmations du type « Mais de quoi vous plaignez- vous ? Qu’allez-vous chercher ? Tout va bien, non ? etc. » Je pense au travail des enfants, à l’émancipation de la femme, aux conditions de travail ouvrier, entre autres. Les problèmes n’ont été pris en compte qu’à partir du moment où ils ont été exposés collectivement dans des rapports de force. Le télétravail isole et peut masquer les problèmes.

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