Afghanistan : une débâcle ?

« Promis par le nouveau président à son arrivée à la Maison Blanche, le retrait des Etats-Unis d’Afghanistan s’est conclu, lundi 30 août, dans une atmosphère de débâcle et de fébrilité. » (A la Une du Monde – 31.08.2021)

Quelques réactions :

« L’échec ce n’est pas celui des américains qui ont payé ce si lourd tribut humain en morts et blessés et cet énorme tribut financier. L’échec c’est celui des afghans complètement incapables de s’autogérer malgré 20 ans d’effort des forces américaines pour les soutenir. »

« Bravo, monsieur le Président Biden pour cette décision hyper pragmatique ! »

« Merci M. Biden d’avoir fait le boulot du retrait que personne d’autre n’était capable de faire à part les yaka fokon médiatiques et les oppositions de toujours. »

« Il y a vingt ans, nous avons assisté à la chute du communisme, aujourd’hui nous assistons aux prémices de la chute de l’empire américain. Car cette débâcle sur le théâtre extérieur se déroule en parallèle avec la fragmentation et une fragilisation sans précédent de la société américaine. Les universités US sont en ébullition, le mouvement Woke fracture très profondément jusqu’aux fondements de la société américaine. La moitié au moins des citoyens américains doit certainement se réjouir de cette défaite et de cette humiliation. Car, pour eux, les E-U sont non seulement le temple de l’oppression et du racisme systémique, mais c’est aussi le nouvel empire du mal absolu. C’est très ironique, je trouve. L’effondrement soudain de l’édifice bâti par les Américains en Afghanistan, et leur fuite éperdue donne au désastre un côté presque ridicule. Les ricaneurs ricanent. Et ils ont de quoi. Quand David tue Goliath, c’est le bien qui terrasse le mal. Les Américains connaissent la Bible.»

« Joe Biden est très décevant sur ce point. Il fait du Trump : gesticulations, impréparation, indifférence…etc… »

Ma contribution (suivie de deux réactions)

Débâcle qui évoque un échec militaire n’est pas appropriée. Le départ forcé des intervenants étrangers n’est rien d’autre que l’aboutissement normal d’une erreur initiale, à savoir l’intervention étrangère dans les affaires intérieures d’un pays. Le problème n’a jamais été essentiellement militaire : si les talibans ont repris le pouvoir et Kaboul sans opposition ce n’est pas parce qu’ils sont plus « forts » que les Américains et leurs alliés mais parce qu’ils sont afghans et qu’ils apparaissent comme la solution la moins mauvaise pour la population dont ils sont l’émanation et l’expression, excepté pour les occidentalisés notamment de Kaboul. Pourquoi, et pour la énième fois, cette erreur a-t-elle été commise, pourquoi l’islam sert-il de vecteur pour une contestation du monde occidental par des actes dits de terrorisme… Telles sont quelques unes des questions que pose l’Afghanistan, entre autres.

Première réaction :

« Tout-à-fait d’accord. J’ajouterai une autre question à vos interrogations finales : l’Afrique sahélienne ? »

Ma réponse :

C’est en effet le même type de problème, avec cependant la différence d’une dimension internationale qui complique le paramètre d’autonomie, pour autant que cela ait un sens dans un tel chaos politique, pour une bonne part la conséquence de la colonisation et du soutien aux politiciens corrompus avec lesquels elle a été poursuivie sous un autre mode.

2ème réaction :

« Il y toujours un vecteur, au Vietnam c’était le communisme, en 1789 l’inéquation du droit divin, en Russie la féodalité du régime tsariste avec des inégalités monstres. Bref à un moment les peuples se révoltent contre la misère et donc contre ceux en qui ils voient les profiteurs.. Ce qui n’est pas faux. Alors si en plus ce sont des gringos. »

Ma réponse :

 Pour la question que je pose, je ne suis pas certain que ce soit une révolte des peuples qui puisse expliquer l’utilisation de l’islam en tant que vecteur de ce qu’on appelle terrorisme. Les « printemps arabes » qui sont indéniablement des révoltes populaires n’ont pas à voir avec cela.  Une différence significative : la révolte populaire vise un changement, une amélioration de la vie individuelle et collective, alors que l’acte terroriste n’a d’autre visée, au moins pour celui qui le commet,  que la mort du plus grand nombre et la sienne propre.

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