Accueil des Afghans

Le Monde proposait à la Une  (20.08.2021) un article sur les problèmes posés par les demandes d’asile des Afghans.

Ma contribution :

Les réactions hostiles posent la question du statique. Ce qui me préoccupe, c’est la situation de fixité du monde à laquelle elles conduisent. Je ne conteste pas les difficultés, réelles, mais le fait qu’elles sont considérées comme le produit d’un immuable (parfois déploré = on aimerait que ce soit autrement) étayé par des expériences dont je mets pas en cause la réalité, mais qui ne sont que relatives : tous les étrangers venus en France, de quelque culture ou religion que ce soit ne sont pas tous des impossibles. Il y a deux réels : le réel de l’étranger et celui du pays où il vient – de gré ou pas. Une contradiction, donc, plus ou moins forte. La première difficulté est celle des représentations mutuelles, souvent ignorée ou mésestimée. Le problème n’est pas de nature morale (il ne s’agit pas d’ouvrir béatement les bras) mais objectif : il concerne au-delà des différences contingentes le commun de l’espèce. Inhérente au vivant, la contradiction se résout dans le mouvement.

Une réponse (de Jef 974), le 24.08.2021

JPP : Même si la question inclut aussi la fascination (y compris, surtout ?, dans l’acceptation du si fin Quignard du Truc et L’Effroi), vous mettez ici justement l’accent sur sa dimension d’affrontement, inhérente à toute migration (même brève : j’ai mémoire de mes 2 années US, enrichissantes de leurs nouveautés comme de leur exigence de critique du passé originel) : mais vous oubliez que ce dynamisme de combat ne concerne pas que les nouvelles altérités, mais aussi les anciennes familiarités, et que les unes se terrassent plus facilement que les autres, question de fermeté de la prise sur la rampe, si vous avez lu Freud). Et qu’en matière de combats, il y a ceux – dépassés dans les 3 èmes mi-temps – qui concernent les adversaires, et ceux, drapés dans le sinistre crépuscule des batailles d’autrefois, qui visent les ennemis : subtilités nosologiques gravement oubliées des temps, on sait pourquoi, qui confondent l’Al-Harb sanguinaire et les tatamis tout de respect incliné.

Ma réponse à JEF

Ce questionnement m’a été suggéré par certains contributeurs dont la réponse (fermeture) dénote plus un a priori qu’une analyse. Au fond, c’est un choix de philosophie de vie. Pour moi, il ne s’agit pas d’abord de prendre une décision relative à cet événement (ou pour tout autre), mais de déterminer sur quels critères s’appuyer pour  déterminer le « rapport à l’étranger ». C’est pour moi la  question première. Ensuite, l’événement, quel qu’il soit, conduit à une application réfléchie, critique, de cette philosophie. Ce que je lis est le plus souvent une démarche inverse avec un implicite (dont les nombreux corollaires d’identité  nationale, de patriotisme, de remplacement etc.) qui cherche des justificatifs  dans des expériences vécues ou entendues érigées comme « preuves », sans questionner les paramètres qui les ont plus ou moins déterminées. D’où mon rappel du mouvement et des contradictions propres au vivant. Si je parviens ne serait-ce qu’à faire naître un doute…

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