Policière agressée

« Près de Nantes, une policière municipale poignardée par un homme oscillant entre schizophrénie et radicalisation. L’agresseur, qui a porté plusieurs coups de couteau, vendredi matin, à une policière municipale à La Chapelle-sur-Erdre, a été tué par les gendarmes. Il avait aussi séquestré une jeune femme et tiré sur des gendarmes. L’affaire a vite pris une dimension politique. » (A la Une du Monde – 29.05.2021)

Alors que les informations sont partielles, les réactions, publiées depuis le début de la journée, sont le plus souvent dictées par l’émotion et la passion. Elles ont pour objet principal la dénonciation du prétendu laxisme de la justice et l’insuffisance du suivi post-pénitencier. Elles s’appuient sur des réponses évidentes calées sur les implicites (pas toujours) « il n’y a qu’à, il faudrait… ».

J’ai choisi celle-ci  :

« En détention 45% des arrivants présentent au moins deux troubles psychiatriques et plus de 18% au moins quatre. Vu l’absence de vraie prise en charge médicale dans les prisons on peut penser qu’à la sortie leur état s’est aggravé. C’est une partie du problème, on attend des propositions du gouvernement. »

Une réponse…

« Le gouvernement, c’est pas l’assemblée des gens qui possèdent une solution pour tout et qui savent comment savoir, sinon ils sont remplacés aux prochaines élections par des gens tout aussi ignorants et incompétents ? Mais comment leur en vouloir ? La seule solution : ils s’excusent. Et on passe aux suivants, résignés à s’excuser de toutes façons dans l’avenir proche. C’est la mode du moment. Et tout le monde est vachement content, surtout les socialistes. »

… et la mienne, qui, au-delà du problème (réel) des moyens d’accompagnement, répond surtout à ce que laisse entendre la dernière phrase.

Vous rappelez avec juste raison que la délinquance, quel qu’en soit le degré, est le signe d’un dysfonctionnement. Il ne vous viendrait pas à l’esprit de prendre un couteau et d’aller agresser quelqu’un dans la rue. Moi non plus. Du moins pour le moment, parce que si, par hypothèse, des délinquants étaient interrogés un an ou six mois avant leur acte, est-il absolument certain qu’ils sauraient qu’ils vont le commettre ? Plus prosaïquement dit, il est difficile d’imaginer pouvoir disposer d’un outil qui permette à coup sûr de prévenir un tel dysfonctionnement. C’est là sans doute un des signes de la spécificité humaine. Les autres espèces vivantes n’ont pas ces problèmes. Ils ne commettent pas de crimes. Quant au cas particulier dont nous parlons, un peu de distanciation émotionnelle (cf. certaines contributions) – la policière n’en souffrira ni plus ni moins – permettrait de ne pas déclencher d’autres dysfonctionnements d’un autre ordre.

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