« Des rassemblements ont eu lieu dans 114 villes du pays et la police a effectué plus de 2 500 arrestations. A Moscou, la mobilisation restera comme l’une des plus importantes de ces vingt dernières années. » (Le Monde – 24.01.2021)
L’article rend compte des manifestations suscitées par l’arrestation d’A. Navalny lors de son retour en Russie.
Les contributions des lecteurs représentent deux points de vue opposés : celui, majoritaire, de ceux qui soutiennent l’opposant contre la dictature de Poutine, et celui, minoritaire, de ceux qui présentent Navalny comme peu représentatif de la population et manipulé par l’occident.
L’article donne le lien d’une vidéo réalisée par A. Navalny et ses soutiens, mise en ligne avant son retour et dénonçant l’enrichissement de V. Poutine, en particulier le château « pharaonique », disent les médias, qu’il s’est fait construire près de la mer noire. L’ensemble aurait coûté un milliard de dollars.
Voici la mienne :
Au-delà des polémiques dont l’objet implicite est celui de la nostalgie de l’antagonisme capitalisme/communisme, V. Poutine et la Russie proposent un exemple intéressant de la problématique « pouvoir/population ». Le besoin de signes ostentatoires n’est pas nouveau, et si ce qui est montré par la vidéo est vrai, le château et son contenu renvoient à un temps où le pouvoir affirmait son éternité par des constructions « immortelles » (Versailles) en accord avec un besoin populaire de mythe. La modification de la constitution voulue par Poutine et son château, entre autres, renvoient à ce temps. La question est de savoir si ces signes sont ceux, décalés, anachroniques, d’une « simple » mégalomanie ou ceux de la mythologie censée les justifier.