Deux sujets d’actualité

A la Une (Le Monde du 21.12.2020) propose entre autres un sujet sur la Grande-Bretagne et un sur l’influence du catholicisme dans le mouvement écologique.

J’ai publié ces deux contributions en réponse à un lecteur (1) et à un passage de l’article (2)

1 – Grande-Bretagne

« En GB, un homme politique a pris le pouvoir par surprise (…) En France un homme politique a pris le pouvoir par surprise« 

Vous remarquerez que les deux expressions répétées (= anaphore, en rhétorique) contiennent la même erreur. Aucun des deux hommes n’a pris le pouvoir. L’un et l’autre y ont accédé après une élection. Ce qui conduit à réorienter votre analyse et à tenter d’expliquer pourquoi les peuples britannique et français ont eu besoin de les élire disons à un instant T. Ce qui se produit ensuite est le passage de cet instant T à l’expérimentation, autrement dit le décalage entre le discours (demandé,  attendu, prononcé et applaudi) et le réel tel qu’il est vécu et perçu. Autrement dit encore, la confrontation entre deux passions : celle du désir et du rêve, exploitée dans l’instant T, et celle de la déception qui lui succède, exploitée par des analyses inadéquates. 

Manque sans doute, dans les deux moments, la sollicitation de la raison pour l’analyse des possibles.

2 – Catholicisme et écologie

« Pour François Mandil,  [passé par les organisations catholiques du Mouvement eucharistique des jeunes et des Scouts et guides de France, dont il a dirigé la communication, il a aussi été faucheur volontaire d’OGM, tête de liste écologiste aux municipales de Pontarlier (Doubs) en 2008 et membre du conseil fédéral d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), qui fixe les orientations du mouvement]  le lien s’est fait aussi avec la critique du matérialisme. « Dans ma famille, où certains étaient des catholiques plutôt traditionnels, il y a toujours eu cette idée que l’épanouissement ne passait pas par la consommation. »

Une précision : le matérialisme est une philosophie qui n’a rien à voir avec la société de consommation, encore moins avec l’appétence pour l’objet matériel. Elle est une immanence qui, comme son nom l’indique, n’a pas besoin de références « surnaturelles » pour comprendre le monde : la matière se suffit à elle-même. Il semble que la connaissance scientifique corrobore cette philosophie à laquelle tout individu est confronté et qui a souvent été combattue par la religion qu’elle invalide puisqu’elle nous confronte à la mort « telle qu’elle est ». C’est en quoi la confrontation peut être difficile.

>>> Une réponse :

« Le matérialisme qu’évoque F. Mandil n’est bien sûr pas le matérialisme philosophique auquel vous faites référence. Soyez de bonne foi, tout de même. »

>>> et ma réponse

Bien sûr », dites-vous. Bon. Mais sur quoi s’appuie cette certitude ? Est-ce que F. Mandil ignorerait ce que signifie « matérialisme » ? Le jeu de la confusion est un des outils des idéologies, religieuses ou pas. Et j’ai cru comprendre que M. Mandil fait partie d’une religion. « Matérialiste, matérialisme » ne sont jamais utilisés, tels quels, sans précision, de manière innocente par les croyants, je parle de ceux qui connaissent le sens des mots. Mais de bonne foi, bien sûr.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :