Toutes les citations proviennent du journal Le Monde daté du 3 novembre.
> Eric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes,
– sur BFM-TV « Il faut arrêter ces pseudo-défenses des liberté individuelles qui ne font que défendre les terroristes, et protéger les terroristes. C’est la société qu’il faut protéger aujourd’hui »
– dans le Figaro « Aujourd’hui, nous combattons l’islamisme avec des boulets aux pieds et des entraves qui paralysent notre action ».
> Christian Estrosi, président de la métropole Nice-Côte d’Azur, maire LR de Nice,
– au journal Le Monde « Aucun droit pour les ennemis du droit. Trop c’est trop, il est temps de maintenant que la France s’exonère des lois de la paix pour anéantir définitivement l’islamo-fascisme de notre territoire. »
> Christian Jacob, député de Seine-et-Marne, président du parti LR,
– « Depuis trois semaines, trois attentats, une tentative stoppée de justesse hier à Lyon, quatre fois des étrangers. »
> Julien Aubert, député LR du Vaucluse,
– « C’est la réalité qui a simplement rattrapé les fantasmes du RN. Les diagnostics se rapprochent avec l’extrême-droite, l’immigration ne fait pas le terrorisme mais elle y contribue. »
> Marion Maréchal, ex-députée FN, petite-fille de J-M Le Pen et nièce de Marine Le Pen,
– sur twitter « Le constat est juste : il n’y aura pas de politique efficace en matière migratoire et de lutte contre le terrorisme sans la remise en cause du gouvernement des juges. Il faut notamment dénoncer la Convention européenne des droits de l’homme.»
> Marine Le Pen, présidente du RN,
– sur LCI : « Lorsque nous confrontons nos idées et nos positions sur ce qui se passe dans notre pays, nous nous apercevons que nous étions dans le juste et beaucoup dans la classe politique nous rejoignent sur nos propositions. »
> Stéphane Ravier, sénateur RN,
– dans une série de Tweet « Il faut traquer les islamistes jusque dans les chiottes si nécessaire ! Nous expulserons les islamistes, les fichés « S », les radicalisés ! Le sang français a assez coulé. »
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Nous sommes tous d’accord : il faut trouver le ou les moyens de résoudre ce problème.
Tous ces élus ou ex-élue de la République établissent un lien causal d’évidence entre islamisme, immigration et le « terrorisme » qu’ils proposent d’éradiquer en substituant à l’état de droit des mesures de guerre.
Bref, ils proposent de frapper fort.
Frapper où, quand, qui, comment ? Telles sont les questions que posent cette stratégie.
Quand ils ne sont pas français (comme ceux des attentats de 2015), les auteurs des attentats ne sont que quelques individus immigrés. Ils agissent pratiquement seuls. Leurs cibles sont nulle part et partout. Ils crient « Allah Akbar ! », sont éventuellement et a posteriori présentés comme des martyrs par l’Etat islamique qui n’a plus de territoire, et dénoncés par les représentants français de la religion musulmane.
Terroriste, terrorisme.
Du point de vue de leurs auteurs, quelle terreur escompter des attentats commis contre une nation ? Pour l’avoir constaté, et sans la moindre exception, ils savent même s’ils le dénient, qu’ils ne peuvent empêcher la nation de vivre, qu’ils ne peuvent pas la terroriser.
L’attentat n’est terroriste que contre l’occupant illégitime. Et la nation française contre laquelle sont commis de tels attentats occupe son propre territoire, elle n’est en rien l’occupante illégitime de ce qui serait le territoire de leurs auteurs.
S’ils sont mus par l’idée de la terreur, c’est qu’ils ne savent pas ce qu’elle est, qu’ils se trompent, que l’objectif qu’ils veulent atteindre n’est qu’un leurre.
Les appeler terroristes revient donc à leur donner un statut erroné qui ne peut que les valoriser et stimuler d’autres.
Ils ne sont pas des terroristes, mais des criminels qui ont prémédité leur acte, des assassins.
Dans l’hypothèse où ils sont des militants conscients de l’être, ce qui ne semble pas être toujours le cas, et même s’ils ne le sont pas, ils tuent pour protester en invoquant la religion musulmane.
Tuer pour protester.
Quel est l’objet d’une protestation qui conduit à prendre des armes à feu, des armes blanches, pour aller tuer des journalistes, des juifs, une policière, un professeur d’histoire et d’autres, dans la rue, dans une église ?
Quel est peut-être l’équivalent du poids de cet objet de protestation mesuré en morts ?
Quel équivalent, sinon leur propre vie, devenue pour eux-mêmes, dans le lieu où ils sont, une vie indifférente, et dont la religion reste la dernière référence de sens possible ?