Dérivés de sauvage (du latin silva = la forêt et désignant donc celui qui vit dans la forêt, une sorte d’animal humain), sauvageon (J-P Chevènement) et ensauvagement (G. Darmanin) – deux étiquettes indigentes à visée démagogique – ont suscité et suscitent des commentaires politiques et linguistiques.
Le FN/RN et les porte-parole de l’extrême-droite applaudissent, faisant valoir, à juste titre, que ce vocabulaire est le leur.
Ceux du gouvernement que cela trouble s’en sortent en édulcorant le sens, les intentions et les effets. Ce serait donc beaucoup de bruit pour rien ou pour pas grand-chose. E.Macron préfère dire « banalisation de la violence ». Une référence à la « banalité du mal », formule, par ailleurs contestable, d’Hannah Arendt ?
Cet épisode vient illustrer le point d’analyse de l’essai (ce que nous sommes), relative au choix et aux signes.
Il s’agit soit d’un acte inconscient soit d’un choix dicté par un calcul politicien. J’ai une inclination à préférer le deuxième terme de l’alternative. Le Pen-père disait que les électeurs préfèrent l’original à la copie. C’est un peu plus complexe : la copie autorise l’ouverture d’un ou plusieurs verrous d’inhibition que ne permet pas l’original, mais l’effet (risque d’engrenage) est le même.
Quant aux signes : le mot vaut le geste d’adhésion qu’il annonce.