Solstice d’hiver
Bleu de nuit marine soleils étincelés
Candeur des eaux craquées des grands miroirs éteints
Brune ocre de Sienne terres bossues glacées
Temps solaire assoupi s’ouvre le livre ancien
Les couleurs épuisées s’apaisent en pastel
Sombre sanguine épure lignes élancées reines
Les sons le soir s’estompent le velours des ailes
Feutrées glisse et s’éploie comme un manteau de laine
La flamme jaune et rouge du sapin coupé
Dessine sur le mur des signes tremblotés
L’enfant charmé s’endort de comptines dorées
Où des Jésus sourient de cire emmaillotés
Verrous des yeux ouverts aux clefs jetées perdues
Chantez voie lactée O douce amie belle nue
Et vous ciels violets sang violent séché
La belle ode odyssée d’Ulysse revenu
Elle murmure à qui sans peur sait écouter
Hommes-frères vous êtes sœurs-étoiles nés
Pensées corolles bleues ouvertes éternité
Rire rouge craché rire immortalité
L’homme-femme enfante l’homme aux peaux de couleurs
D’ébène de cerise de citron de lait
De fleurs de nuages d’iris bleus d’ongles faits
De soleils d’aube et de couchant morts des malheurs
Vienne le temps d’aimer la rose réséda