« Interrogé sur Franceinfo, le président de la Conférence des évêques de France, Eric de Moulins-Beaufort, a confié : « Le secret de la confession s’impose à nous et, en cela, il est plus fort que les lois de la République. Parce qu’il ouvre un espace de parole libre, qui se fait devant Dieu. » (A La Une du Monde – 07.10.2021)
Ma contribution
Qu’un responsable catholique puisse dire que la loi divine (= Dieu est grand, il est le juge suprême et son prêtre est sacré) l’emporte sur celle de la république (un islamiste jugé pour un crime disait la même chose) est significatif d’une confusion encore vivace dans la société (dont le pouvoir politique) entre le domaine privé et public. Autrement dit le non-respect du principe de laïcité qui assigne « croire » au domaine privé et fait du savoir le seul discours public possible et enseignable. Si nous n’en avons pas fini avec l’âge théocratique de la transcendance, c’est que nous refusons encore d’admettre que la mort est de l’ordre du savoir, donc matière d’enseignement à l’école, comme tout le reste. Tant que nous ne déciderons pas de reconnaître la mort telle qu’elle est (le cadavre et rien d’autre) nous entendrons des assertions comme celle de l’évêque, dont on peut se demander si, tout bien considéré, elle n’est pas de l’ordre du délit.
Il s’agit de comprendre ce qu’est la confession.
N’importe qui peut se confesser à un prêtre après avoir commis un acte illégal.
Il fait donc confiance au prêtre.
Et le devoir du prêtre est de l’inciter à avouer son forfait, et d’aller le dire aux autorités civiles.
Pas de dénoncer.
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Merci pour votre contribution.
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Je réponds un peu plus précisément à votre contribution. Ce qui a suscité de vives réactions, c’est la hiérarchie invoquée par le prélat entre le secret de la confession et les lois de la république, alors que l’un (=la loi de Dieu) et les autres (les lois civiles) constituent deux problématiques qui n’ont pas de rapport, du moins dans la république laïque. Cela dit, la commission Sauvé a révélé l’étendue des crimes commis depuis 1950 (on peut induire ce qu’il en fut avant cette date) que le secret de la confession n’a ni empêchés ni contribué à dévoiler, si l’on admet – ce qui est fort probable – que les prêtres pédérastes se sont confessés et ont obtenu l’absolution.
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