« Après l’avoir ménagé, la droite critique les propos d’Eric Zemmour. S’ils s’étaient jusque-là gardés de l’attaquer frontalement, de peur de s’aliéner une partie de l’électorat sensible à ses thèses, plusieurs membres du parti Les Républicains ont pris franchement leurs distances avec le polémiste. » (A la Une du Monde – 17.09.2021)
« Étonnant : tant que Zemmour banalise les idées de l’extrême droite, il est génial car son discours très populiste et obscurantiste trouve un écho désinhibant, enivrant, auprès de certains. Mais, dès qu’il se présente, il est moins sympa pour la droite dure et l’extrême droite. Et ils ont probablement raison : Trump a démontré qu’une fois qu’il avait hystérisé les foules, l’appareil conservateur a du bien malgré lui du l’intégrer dans son champ d’action. Il n’est pas encore trop tard pour s’éloigner de ce danger pour la vie en société. »
« Je me souviens d’une étude au début des années 2010 qui montrait qu’environ 8% des français n’étaient pas convaincus que le terre soit ronde, soit qu’ils pensaient vraiment qu’elle était plate soit – plus souvent – qu’ils pensaient que c’était possible. Aujourd’hui certains sondages citent à peu près le même taux d’intention de vote pour M. Zemmour. Coïncidence ? »
Ma contribution :
Aimer la France, Français et fier de l’être, patriote, le nom, le prénom… Il y a derrière ces questions le problème du temps et du mouvement : ces revendications d’origine sont dictées par le fantasme supposé rassurant de la fixité, de la « bonne fois pour toutes », d’un monde clos et cloisonné où l’on est « chez soi, entre soi et pour toujours ». Il n’y a pas de dialogue possible avec la peur et ses produits toxiques. Il suffit de rappeler ceci : il y eut entre 1940 et 1944 deux France dont l’une et l’autre se disaient être la « vraie France » ; les deux discours, celui de la liberté et celui, toujours vivace, qui produisit le nazisme, étaient et sont toujours radicalement opposés et inconciliables. Nous avons tous, en nous, ces deux discours parce que ce dont ils sont l’expression est la spécificité de notre espèce. Il faut choisir ente l’asservissement aux passions tristes mortifères et le risque de la liberté créatrice. Il n’y a pas de moyen terme.
Une réponse :
Oui, ces deux tendances existent en chacun… mais justement, la vie politique est un arbitrage constant entre elles et il n’y a donc que des « moyens termes » pour précisément éviter les extrêmes ! Nommer ces tendances « liberté créatrice » et » passions tristes mortifères » est caricatural et ne ferme surement pas le débat. Eric « Tullius » Zemmour (le personnage de La zizanie d’Astérix ! mais son nom de famille ne passe pas la « modération ») est justement dans cette caricature et il faut le combattre, mais le débat subsiste et la démocratie est notre (seul) outil pour le mener et trouver une voie pour avancer ensemble. Abandonner notre pays à la « liberté créatrice » sans contrôle ne m’emballe pas plus que de revenir au régime de Vichy. C’est de plus à côté de la plaque en ce qui concerne les enjeux réels du pays : réchauffement climatique, sortie du « monde pétrole », construction européenne (seule alternative politique nouvelle depuis des lustres)… Qui vont demander beaucoup de compromis !
Et ma réponse :
Vous remarquerez que je ne parle pas de « tendances », mais de deux discours exclusifs à partir desquels se construisent les diverses formes de comportements individuels et collectifs, avec toutes les nuances possibles. Vous remarquerez aussi que la démocratie, « le seul outil », dites-vous, a permis le succès électoral nazi. Je ne parle pas non plus de liberté créatrice « sans contrôle » ( ?) ni d’ « abandon » ( ?). Quant aux problèmes actuels que vous citez, ils sont les résultats de choix plus ou moins assumés et ils ne ressortissent pas à l’objet de l’article qui concerne une idéologie (la pureté des origines d’une manière générale) dont un des caractères est précisément l’exclusion du compromis. Le choix est entre le combat et la compromission.
Cessez de qualifier Zemmour d’extrême droite; c’est grotesque!!!
Mussolini à « débuté communiste » avant muter socialiste, Hitler lui c’est le « NAZIONAL SOCIALISME » qui lui sert de tremplin. La Mitte lui passe de Mauras et Pétain pour faire un hold up sur les PSU – PS et PCF pour s’emparer des leviers en 81 Zemmour c’est la voix du peuple des gens simples, de ceux qu’aucun politcard ne représente pas plus les JLM que les MLP en balayant tout le spectre d’un extrême à l’autre. TOUS VIVENT D’ARGENT PUBLIC; pas Zemmour
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Comme vous l’avez sans doute remarqué, ce ne sont pas les étiquettes qui m’intéressent mais la signification du discours. Celui que cite l’article du Monde auquel je me réfère me conduit à proposer une analyse dont je vous invite à relire les deux dernières phrases. Quant à « La voix du peuple des gens simples », elle n’est à mon sens que l’expression d’une apparente évidence, celle dont on dit qu’elle est le « bon sens populaire », en réalité ce que suggèrent les émotions et les passions, avec leur éventuelle exploitation. La raison tient un autre langage. Voyez, par exemple, la différence entre dire « l’immigration est un problème » et dire « la relation avec les pays pauvres est un problème ». (Pour Mussolini, je vous conseille la lecture de « Mussolini, l’enfant du siècle », d’Antonio Scurati).
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