« En France, le long combat pour la mémoire de l’esclavage »

C’est le titre d’un article du Monde qui commence ainsi :

« Avec la loi Taubira de 2001, la France était la première nation du monde à faire de la traite négrière un crime contre l’humanité. Ce texte a mis fin au silence qui régnait, depuis l’abolition de 1848, sur le passé esclavagiste du pays. La servitude reste cependant un sujet incandescent. »

Ma contribution :

Le discours sur l’esclavage a longtemps et est toujours repoussé, contourné, détourné par la mise en avant de notions morales, comme la repentance et ses corollaires de faute, de réécriture de l’histoire, de culpabilité, etc., par ceux qui n’ont pas envie de savoir et qui utilisent aussi l' »argument » du fait qu’il y eut des esclavagistes autres que les Européens. Les Arabes par exemple. Les Grecs anciens aussi pratiquaient l’esclavage sans que leurs philosophes ne posent la question de son principe. Et alors ? En quoi la pratique disons universelle de l’esclavage serait-elle une « raison » pour que nous, historiquement concernés en tant que Français et Européens (comme nous le sommes par les droits de l’homme définis en France il y plus de deux siècles), soyons dispensés de chercher à savoir quelle est cette spécificité humaine qui conduit des hommes à décider, un jour, que d’autres hommes ne sont pas/plus humains ?

Une réponse :

« Peut-être simplement parce que le peuple de France auquel vous faites allusion, commence à en avoir marre d’être le seul à être mis en accusation. Parce que vous n’êtes pas savoir que de ces accusations naissent des maccarthysmes, des inquisitions comme le wokenisme, l’indigénisme, et au final la déconstruction de ce que nous sommes. Disons que nous ne souhaitons plus être les seuls à être déconstruits. Assez est assez. »

La mienne

Qui accuse qui ? Quand elle n’est pas un prétexte, l’accusation visant la pratique historique de l’esclavage, si elle doit être rejetée,  est souvent pour ne pas dire toujours la conséquence du refus du dialogue sur cette question qui reste douloureuse pour beaucoup parce que ce travail d’explication n’a jamais été fait. Même chose pour le colonialisme. Ne pas accepter de considérer l’un et l’autre problèmes en tant qu' »objets », en tant que faits/événements, conduit à les maintenir dans le champ affectif des passions. Nous n’avons rien à gagner à détourner le regard. Loin de déconstruire quiconque – c’est le propre de l’esclavage – il s’agit au contraire de construire une relation apaisée avec les individus et les sociétés dont l’histoire a été marquée par l’esclavage.

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