La Commune de Paris

« Roger Martelli : « La Commune de Paris est un bien commun que la République se doit de célébrer » Alors qu’au Conseil de Paris les élus de droite se sont opposés à la célébration des 150 ans de la Commune, l’historien rappelle, dans une tribune au « Monde », l’importance du « premier pouvoir » qui s’est appuyé sur des valeurs démocratiques et sociales « qui n’ont pas pris une ride. » (A la Une du Monde – 28 .02.2021)

Extraits : « Le 3 février, au Conseil de Paris, la droite parisienne a lancéun tollé contre les commémorations prévues pour les 150 ans de la Commune de Paris. Engluée dans son passé, elle persiste à dire que célébrer cet anniversaire revient à glorifier « les événements les plus violents de la Commune (…) Sans doctrine figée, sans même un programme achevé, la Commune a fait en quelques semaines ce que la République mettra bien du temps à décider. Elle a ouvert la voie à une autre conception du « vivre-ensemble », fondée sur l’égalité et la solidarité. Elle a enfin esquissé la possibilité d’une démocratie moins étroitement représentative, plus directement citoyenne. En bref, elle a voulu mettre concrètement en œuvre ce « gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple » dont le président américain Lincoln avait annoncé l’avènement quelques années plus tôt [le 19 novembre 1863, lors du discours prononcé à Gettysburg]. (…) Le 29 novembre 2016, l’Assemblée nationale a adopté une résolution réhabilitant enfin les victimes de la « semaine sanglante » [qui a vu la répression des communards entre le 21 et le 28 mai 1871].Elle ajoutait vouloir que « soient mieux connues et diffusées les valeurs républicaines portées par la Commune ». Elle souhaitait « que la République rende honneur et dignité à ces femmes et ces hommes qui ont combattu pour la liberté ». Le temps est venu de mettre en application cette résolution. »

 Quelques contributions :

« La commune, cet octobre 17 qui a échoué ? Si certains se plaisent a le commémorer grand bien leur fasse.A titre privé. »

« Les Versaillais plus combatifs contre les communards que contre les Prussiens sont les précurseurs des pétainistes collaborateurs de 40-44. »

« Personne à la rédaction pour préciser, à propos de Roger Martelli, qu’il est un ancien membre du comité central du Parti communiste français ?
La commune de Paris a hanté et inspire tous les totalitaires communistes parce qu’elle symbolise la prise de pouvoir d’un Peuple pour mettre en œuvre ses utopies par tous les moyens. Sauf que ce Peuple ce n’en est qu’une micro-fraction : le leur, certaines catégories de la population dans la ville capitale qui représentait à peine 2% du Peuple français et qui prétendait décider pour toute la France. A peine plus que le même Peuple que celui par lequel Mélenchon se prétend aujourd’hui investi. L’utopie était certes du côté des Communards. Mais la démocratie était du côté des Versaillais, investis par l’immense majorité du pays pour mettre une fois pour toutes fin à la prétention d’une fraction des parisiens à décider au nom du Peuple français.
 »

« Il est loin d’être scandaleux, comme le scande l’esprit « versaillais » résurgent que la France, nonobstant les excès et les dérapages de la Commune (que personne ne nie), célèbre tous ces gens de peu, ces citoyens ordinaires, ces « riens » qui ont pendant 72 jours tenter de prendre en mains leur destin sans, comme toujours, se croire obligés de le confier à des prétendues élites … Mais « le bourgeois qui pense bas » (Flaubert), partisan de « l’ordre et de la Loi », a une sainte horreur de celles et ceux qui essayent de s’émanciper d’une société verrouillée au profit de quelques uns.

« Non, elle n’est pas morte, la Commune !!! « 

Ma contribution :

L’expérience de la Commune fut et demeure un révélateur émotionnel de ce qui détermine nos choix politiques. En témoigne le recours aux attaques ad hominem. Une des figures majeures (non la seule) fut Louise Michel, une institutrice, qui demanda à être fusillée avec ses amis et fut déportée en Nouvelle Calédonie. Elle y apprit le canaque pour enseigner aux autochtones, fit des conférences en France après l’amnistie, fut arrêtée, emprisonnée, échappa à un attentat, demanda que son agresseur ne soit pas condamné. Elle correspondit avec V. Hugo (il n’aima pas la Commune mais condamna la répression) qui l’admirait. On peut lire son témoignage et aussi ses « contes et légendes ». Son éthique – son rapport à la vie, aux homme et au monde –  mérite d’être connue. Au-delà des erreurs et des démesures (voir le contexte), la Commune fut une tentative d’établir une société sur des critères autres que ceux du capitalisme. Ce qui peut expliquer certaines protestations contre une proposition qui, pourtant, ne paraît pas hagiographique.

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