Crime contre l’humanité

« En Allemagne, condamnation historique d’un ex-agent syrien pour « complicité de crimes contre l’humanité » Eyad Al-Gharib a été condamné à quatre ans et demi de prison dans le cadre du premier procès lié aux exactions imputées au régime de Bachar Al-Assad. » (A  La Une du Monde – 24.02.2021)

Rappel : « Un crime contre l’humanité est une incrimination créée en 1945 dans le statut du Tribunal militaire de Nuremberg, établi par la Charte de Londres (art. 6, c). Il désigne une « violation délibérée et ignominieuse des droits fondamentaux d’un individu ou d’un groupe d’individus inspirée par des motifs politiques, philosophiques, raciaux ou religieux ». La notion de crime contre l’humanité est une catégorie complexe de crimes punis au niveau international et national par un ensemble de textes qui regroupent plusieurs incriminations. » (Wikipedia)

Le concept confine au paradoxe sinon au non-sens dans la mesure où « humanité » est présentée comme un « objet » contre lequel agit un « sujet » (individu ou groupe) qui serait donc d’une nature autre, autrement dit non humain (cf. articles des 6, 7 et 8 septembre), par exemple de genre animal, végétal ou extra-terrestre. Un humain commettant un crime contre l’humanité le commettrait contre lui-même ?

Une objection possible à ce point de vue pourrait concerner la « valeur » contenue dans l’entité « humanité », telle qu’elle est définie dans le principe rappelé plus haut, à savoir les « droits fondamentaux » violés de manière « délibérée et ignominieuse ».

A quoi il est possible d’objecter que la guerre, en soi, est un crime de cet ordre, comme l’esclavage, comme la conquête coloniale entreprise au nom de la civilisation qui établit les « valeurs » d’une humanité justifiant le massacre. Ainsi, en quoi la guerre du Vietnam qui utilisa le napalm (inventé en 1942) n’est-elle pas, de ce point de vue, un « crime contre l’humanité » ?

En réalité, le « crime contre l’humanité » est le « crime d’humanité pure, essentielle » commis contre la conscience spécifique propre à l’humanité en tant qu’elle présente la mort comme un objet de savoir dénié par des stratégies d’évitement : ce que vise  le concept « crime contre l’humanité » n’est en effet que la forme extrême que peut prendre ce déni, dans des circonstances de dépression où sautent les verrous d’interdit. Le nazisme en est l’expression ultime, indépassable dans sa référence à un prétendu « naturel » (la race et la hiérarchie raciale), et qui propose la mort comme solution à la mort. Hitler promettait un Reich de mille ans, autant dire l’immortalité.

Ce qui revient à dire que le concept de « crime contre l’humanité » est le déni

du déni historique ordinaire.

Vienne le jour où la contradiction émergera dans la conscience collective.

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