Michel Barnier qui vient d’être désigné premier ministre par le président de la République, est membre du LR (Les Républicains) qui a obtenu aux alentours de 6% des voix et 47 députés lors des dernières législatives. C’est un parti minoritaire, loin derrière le Nouveau Front Populaire (27% et 178 députés), Ensemble pour la République (22% et 150 députés), et le RN (35% et 142 députés).
L’argument du président est celui du « viable » : à quoi bon désigner une première ministre de gauche qui sera immédiatement renversée ?
Cet argument est le refus de la dialectique qui, dans le cas de figure invoqué par le président, peut se formuler ainsi : par principe démocratique, la constitution du gouvernement est à l’initiative de la force politique arrivée en tête, or ce gouvernement est immédiatement renversé, ce qui signifie une contradiction originale dont personne ne peut savoir comment elle sera résolue avant qu’elle n’existe, parce que c’est son existence qui peut produire les moyens de sa résolution qui ne lui préexistent pas.
J’ai envoyé cette contribution – elle n’a pas été censurée pour « apologie du terrorisme » (voir les articles précédents) – qui tente de comprendre ce qui peut résulter de cette désignation dans l’inconscient collectif.
« Le message envoyé par le président est celui du « rien ne bouge ». En revanche, choisir le groupe politique arrivée en tête des élections pour permettre la confrontation du gouvernement à la diversité et aux contradictions du résultat de ces élections, aurait été celui du « vivant ». Le choix du « rien de bouge » revient à dire « vous avez voté pour « rien », et le « rien », c’est la mort. Ce message est un des symptômes de la pathologie collective, dont le (message du) président est l’expression politique, le RN l’expression électorale. »