L’éternel recommencement du « Capitalisme américain »

C’est l’impression que donne le documentaire en trois parties disponible sur Arte.com. et intitulé « Capitalisme américain ».

De John D. Rockefeller, Andrew Carnegie, John Pierpont Morgan… à Bill Gates, Steve Jobs, Mark Zuckerberg ou Elon Musk… le scénario, toujours le même –  absence de régulation de la finance et de l’industrie, puis tentative de régulation par l’Etat fédéral, puis retour à l’absence de régulation – est joué, sans que rien d’essentiel ne change, par les acteurs élus alternativement républicains et démocrates, dans des séquences « tout va plutôt bien » puis « tout va plutôt mal », « tout va bien » plutôt pour ceux qui gèrent « tout va mal » plutôt pour ceux qui sont gérés.  

Le nombre et les dimensions des fortunes sont à la hauteur des buildings, les justifications idéologiques et économiques toujours les mêmes – la liberté de l’entreprise individuelle et le ruissellement de la richesse – le leurre toujours le même – la philanthropie intéressée – et la « philosophie » sous-jacente, plus ou moins explicite, celle du naturel des inégalités.

Le tout au service de Great America (réduite aux USA) construite par le génie d’entrepreneurs dont on sait que les plus récents ont fait leurs découvertes dans le garage d’une modeste maison ou une simple chambre d’étudiant.

Si le résultat financier obtenu dépasse l’imagination, c’est que telle est The American Way of Life et que God bless America !  

Le documentaire, nettement critique dans sa dénonciation des dégâts sociaux collatéraux et du cynisme des milliardaires de l’industrie, du commerce et de la banque, invite ainsi à s’interroger sur ce qui semble être la seule possibilité de la vie « réussie » en société.

Questionnement d’autant plus inconfortable qu’il n’y a plus, depuis maintenant plus de trente ans, d’autre alternative envisageable, et que la vie même sur la planète est gravement menacée.

Laisser un commentaire