L’objet de La fabrique de l’information de ce vendredi 7 novembre (14 h 00) était la mémoire des attentats du 13 novembre 2015 (alentours du Stade de France à Saint-Denis, terrasses de cafés des 10ème et 11ème arrondissement, salle du Bataclan, 11ème arrondissement).
Participaient à l’émission une sociologue-historienne, un maître de conférence en sciences de l’information et de la communication, l’auteur d’un film de fiction sur ces événements et une cinéaste réalisatrice de documentaires.
L’entretien a porté sur les récits et les problèmes relatifs à la mémoire des rescapés de ces attentats.
La question que pose mon intitulé – les conditions de la mémoire – est celle du rapport entre l’événement et sa cause, autrement dit en quoi comprendre la cause participe de la construction de la mémoire douloureuse d’un tel traumatisme.
Supposons qu’un avion se soit accidentellement écrasé sur la salle de spectacle à cause d’un incident technique. Est-ce que la mémoire – pour m’en tenir à elle seule – liée à « accident » serait analogue à la mémoire liée à « massacre par kalachnikov » ?
Dans les deux cas, il y a pour les victimes un non-sens immédiat, même s’il n’est pas de même nature, alors qu’il y aurait un sens évident si la scène se déroulait en temps de guerre, que l’avion ait été abattu par un missile et que les mitrailleurs soient des ennemis reconnus comme tels.
La différence est que dans le cas de l’accident en tant de paix, il n’y a pas d’intentionnalité, alors qu’il y en a une dans le massacre.
Le pourquoi de l’accident n’a pas donc d’autre réponse qu’un enchaînement de dysfonctionnements matériels, alors que celui du massacre oblige à une réflexion qui tente de comprendre ce qui peut conduire deux hommes à s’armer de kalachnikov pour venir mitrailler un public réuni dans une salle de spectacle.
Est-ce que cette compréhension nécessaire n’a pas aussi une incidence sur le processus de gestion du traumatisme ?
Cette problématique n’a pas été abordée au cours de l’émission.