Journal 38 – « « Conclave » et la mort du pape – (24/04/2025)

Ce dimanche de Pâques 20 avril, nous étions dans la famille d’une de nos enfants et nous regardâmes ensemble (grands-parents, enfants, et petits-enfants adolescents) le film d’Edward Berger Conclave (2024).
Une historie inventée, farfelue, totalement invraisemblable et à la limite du sacrilège : il faut en effet un esprit vraiment tordu pour imaginer une assemblée de cardinaux réunis en conclave – littéralement « avec clé » (du latin cum = avec et clavis = clef) – pour élire (donc à huis clos) un nouveau pape et qui se livreraient à des entreprises sordides pour favoriser l’élection d’un tel plutôt que celle d’un autre tel, alors que, comme le rappelle le cardinal organisateur, la seule inspiration possible est l’Esprit-Saint. Je ne révèlerai pas la fin qui, elle, relève de la provocation scandaleuse pure et simple. Un pape qui ne serait pas un homme (mâle) à part entière ! Non, mais, et puis quoi encore ! Ah… J’en ai déjà trop dit !
La présence annoncée de D. Trump aux obsèques du pape François est heureusement là pour nous conforter dans cette certitude de la primauté de la spiritualité. S’il vient à Rome, c’est, outre l’amour qu’il éprouvait pour le Saint Père, pour des motifs exclusivement religieux. Et si le vice-président J.D. Vance était à Rome quelques jours avant la mort imminente du pape, c’était tout aussi exclusivement pour les célébrations du vendredi saint. C’est vrai, le pape avait eu des mots assez durs pour les politiciens constructeurs de murs d’exclusion, mais, bon, il est mort et les morts, on le sait, sont tous des « good guys ! » comme aime à le dire le président dans son langage de franche bonhommie.
Donc, nous avons regardé le film dimanche soir. Et le lendemain matin, qu’apprenons-nous ? Que le pape, le vrai, pas celui du film, le pape François est mort ! Le point d’exclamation pour signaler l’étonnement de ceux qui, dans la même situation, voudraient établir un lien entre les deux événements.
Non, il n’y en a pas. Quand même, il y en a peut-être un entre… Je le dis à voix très basse : mourir le lendemain de la résurrection, vous ne trouvez pas que ?
Ce n’est évidemment pas l’homme, la personne, que j’évoque ici avec une légèreté souriante, évidemment non, mais le chef d’une église et un discours religieux dont les lecteurs du blog savent qu’il n’est pas le mien.
Par exemple, j’ai entendu à la radio un prêtre interviewé déclarer qu’il demandait au pape d’intercéder auprès de Dieu pour apporter la paix à Gaza et en Ukraine.
Le renoncement à la pensée qu’implique cette déclaration et son présupposé sont tels que si j’étais Dieu, je crierais au blasphème.

Laisser un commentaire