Le Monde chapeaute son article de ce jour sur les hausses des taxes décidées par une photo où l’on voit D. Trump, derrière le macaron doré « Seal (=sceau) of the Président of United Sates , montrant depuis la Maison Blanche un tableau où figurent la liste des pays et, pour chacun d’eux, l’importance des changements douaniers.
L’image est, comme toutes celles où on le voit signer des piles de décrets avec de gros feutres noirs-phallus, celle de l’enfant espiègle qui dispose de la baguette magique de la toute-puissance (cf. The Seal) qui, ici, permet de violer les règles du commerce international en vigueur depuis la fin de la deuxième guerre mondiale – en particulier les décision unilatérales et les discriminations.
Ce que l’enfant-président tient dans ses mains, c’est le monde, réduit à des lignes, toutes petites, à peine lisibles, alors que lui est grand. L’image rappelle celle du dictateur du film de Chaplin jouant avec une mappemonde gonflée comme un ballon.
Suicide ?
Le « marché » va forcément réagir. Mais le marché, c’est quoi ? Pas seulement des règles, des mécanismes et des principes, mais, dans le domaine de l’économie, la dimension émotionnelle, passionnelle, inconsciente qui nous caractérise en tant qu’individus et groupes humains.
J’en parlais avec mon coiffeur ce matin. Oui, il m’arrive de me faire couper les cheveux, et comme mon coiffeur aime bien discuter, nous discutâmes. Je précise que je ne plaisante pas, c’est vraiment vrai. J’ai nettement moins de cheveux sur le crâne. Il constatait que le monde ne va pas bien. Je lui ai alors demandé à quel moment il estimait le déclenchement de ce malaise. Début des années 90, m’a-t-il dit entre deux coups de ciseaux. Et que s’est-il passé à ce moment-là ? ai-je encore demandé calmement pour éviter un geste mal contrôlé. Il m’a parlé de chômage, de hausse des prix… dont il a reconnu qu’il ne s’agissait pas de faits très nouveaux.
Vous qui lisez le blog, vous savez la manière dont je lis l’implosion soviétique.
Je n’insiste pas. Quand même, il a dit que c’était intéressant. Entre autres, le fait que c’est à ce moment-là que s’est développé ce qu’on appelle « terrorisme international » et que je comprends comme des « crimes de désespérance ».
Nous en sommes restés là. Une petite vingtaine de minutes. Il utilise aussi une tondeuse, ce qui permet d’aller plus vite.
Je suis donc chez moi.
Le dernier exemple est l’attaque du Hamas, contre Israël, le 7 octobre 2023 que j’analyse comme un suicide collectif. Indépendamment de la partie « improvisation » qu’a pu produire l’absence de réaction défensive de l’armée israélienne sur le moment, la dissymétrie des forces, la politique du gouvernement de B. Netanyahou et l’isolement international excluait radicalement toute possibilité de « victoire » pour autant qu’il puisse en exister une dans ce contexte.
Crimes de désespérance et suicide, c’est quand « on n’a plus rien à perdre ».
Le déni du changement climatique qui met en cause la vie humaine sur la terre n’a sans doute pas été un facteur négligeable dans la réélection de D. Trump = plus fort que la mort.
Est-ce qu’il est l’incarnation au rire jaune de la fuite en avant juste avant le saut dans l’abîme ?
Est-ce que « le marché » dispose encore de ressources pour mettre un frein ?
Dans le film de Chaplin, la terre-ballon explose.