De quoi s’agit-il ?
D’un détournement de fonds publics dont il est avéré qu’il a été organisé par la direction du FN/RN, dont sa présidente.
Quant à la peine, elle est prévue par la loi dont il faut rappeler que l’extrême-droite voulait, au moment de son vote, qu’elle soit plus forte que ce qu’elle est aujourd’hui. Certains réclamaient une inéligibilité à vie.
Que la Russie et la Hongrie dénoncent aussitôt l’absence de démocratie en France – est-il bien sûr que le RN apprécie ces réactions ? – suffit à attester que nous sommes bien dans un pays de droit.
Remarques sous forme de questionnement : que suppose l’organisation d’un tel détournement par une responsable politique trois fois candidate à l’élection présidentielle, deux fois présente au second tour et qui, mieux que tout autre, connaît la loi ?
La réponse partisane du RN et de ses alliés a été et sera : il n’y a pas eu d’escroquerie, c’est un montage politique.
L’argument implique alors la nullité des éléments factuels et matériels présentés pendant les débats, donc un juge « politique », « aux ordres », et comme aucun des médias n’a jamais évoqué cette hypothèse, il faut alors supposer qu’ils sont eux aussi, « aux ordres ». La Russie et la Hongrie en savent quelque chose.
Alors ?
L’Europe, la Commission européenne, les bureaucrates de Bruxelles sont les cibles privilégiées du RN et des mouvements dits « patriotes », ils sont présentés comme les responsables de « tout ce qui ne va pas », donc, pour un électorat convaincu que l’Europe est un danger pour la « patrie », voler l’Europe n’est pas vraiment un délit… Ce qui peut conduire à se dire et à se convaincre que les tribunaux y regarderont à deux fois avant de prendre le risque de heurter un électorat « patriote ».
Il n’est donc pas impossible que ce que ne supportent ni la Russie ni la Hongrie ni le RN (« Aujourd’hui, ce n’est pas seulement Marine Le Pen qui est injustement condamnée : c’est la démocratie française qui est exécutée » vient de déclarer J. Bardella ) soit le refus du tribunal d’introduire, via une condamnation édulcorée, le paramètre politique dans une affaire de détournement de fonds publics.