Journal -19 – L’Europe, la Russie et les USA – (13/02/2025)

D. Trump et V. Poutine sont en train de se mettre d’accord pour régler le problème ukrainien, sans tenir compte de ce peuvent dire ou penser l’Ukraine et l’Europe.
Les USA et la Russie parlent chacun d’une seule voix, alors que l’Europe s’exprime par des voix multiples souvent dissonantes et contradictoires.
Jusqu’en 1945, l’histoire européenne est une succession de guerres dont les deux dernières ont pris une dimension mondiale avec pour effet, l’intervention décisive des USA et de la Russie (URSS).
A la différence de ces deux pays, l’Union européenne n’est pas fondée sur un patrimoine cohérent et commun (récent pour l’un, ancien pour l’autre) mais sur des antagonismes successifs clos par des traités sans cesse remis en cause, dont le dernier qui la constitue aujourd’hui est essentiellement économique et financier.
L’élection de D. Trump est celle du « moi d’abord ! » qui se moque de ce qui n’est pas « moi », à moins qu’il ne lui rapporte. Dans un contexte différent, V. Poutine tient le même discours et les spécialistes sont unanimes pour dire qu’il a le soutien de la majorité de la population.
Au milieu, l’Europe est atone et impuissante, essentiellement parce qu’au début des années 90, après l’implosion soviétique et la fin de la guerre froide, elle a laissé passer l’occasion historique de se constituer autrement que, via le jeu capitaliste mortifère avec les oligarques et le maintien de l’OTAN (ce qui a contribué à provoquer les conflits dans les Balkans), dans le mépris de la Russie… qui le lui rend bien aujourd’hui (cf. la manière dont V. Poutine a manipulé A. Merkel et E. Macron).
L’ONU est plus que jamais impuissante – Ukraine, Israël, Soudan… – les décisions de la Cour Pénale Internationale sont ignorées par les USA et la Russie – D. Trump a reçu B. Netanyahou et va rencontrer V. Poutine contre lesquels sont lancés des mandats d’arrêt internationaux – et la loi du plus fort est devenue le principe dominant.
E. Macron annonce 100 milliards d’investissements (privés) pour le développement industriel de l’IA – rien sur sa problématique – en précisant, avec des trémolos dans la voix, que c’est proportionnellement plus que les 500 milliards annoncés par D. Trump pour les USA. Cocorico ! s’est-il exclamé.
Ce besoin de comparaison musculeuse ridicule est non seulement le signe d’un comportement adolescent, il nous rappelle surtout la misère culturelle et politique de l’homme enfermé dans la logique du capitalisme.

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