L’Assemblée nationale a adopté une loi restreignant le droit du sol à Mayotte, grâce à une majorité composée de la droite, du centre et du RN.
Le procédé est classique : il consiste à isoler un élément d’un problème (en l’occurrence l’immigration comorienne), d’y focaliser l’attention et de voter une modification de la loi qui touche à un principe.
J’ai envoyé cette contribution au Monde :
« Il y a les chiffres, les projections, les anticipations, et aussi les peurs et les fantasmes, … et il y a l’universalisme fondé sur un réel objectif – celui de l’identité de l’espèce humaine – défini et institutionnalisé par les Lumières (aboutissement de Montaigne) dont la France se réclame en ce sens qu’elles constituent le socle sur lequel est construit le triptyque Liberté Egalité Fraternité. Ce qui a été voté à l’Assemblée n’est pas fondé sur un quelconque pragmatisme et ne modifiera rien du fait migratoire dont la problématique n’est toujours pas construite (on gère les phénomènes), mais sur un déni, ce qui a pour conséquence de valider un peu plus (après « submersion ») la thèse identitaire du «Moi d’abord ! » de l’idéologie d’extrême-droite. C’est un reniement de ce qui nous constitue en tant que peuple.