Journal 6 – Le retour du péplum chrétien ? – (13/01/2025)

Péplum, l’accent en plus… ou en moins, est un nom latin décalqué du grec peplos – les Romains ont beaucoup copié les Grecs – qui désignait le vêtement primitif des femmes, puis celui de la déesse Pallas Athéna, promené à travers Athènes pendant les fêtes dites Panathénées, enfin, chez les Grecs et les Romains, un manteau de cérémonie. Fin de la leçon.
Le nom est utilisé dans un sens métaphorique pour désigner les films qui racontent un événement réel ou fictif de l’antiquité grecque ou romaine.
Le genre a connu son apogée au milieu du 20ème siècle. Si tous n’étaient pas d’inspiration chrétienne (Cléopâtre, Le colosse de Rhodes, La bataille de Marathon, Les derniers jours de Pompéi, Samson et Dalila, Spartacus…), beaucoup – Les dix commandements, Ben Hur, La tunique, Quo vadis, La plus grande histoire jamais contée, La Bible… – s’inspiraient de la vie de Jésus.
Un article du Monde (10/01/2025) explique le renouveau du péplum chrétien aux USA.
J’ai envoyé cette contribution :
La différence entre les péplums (Quo vadis, Les dix commandements, La Tunique, Ben Hur…) et le phénomène actuel est que les années où ils ont été tournés étaient celles d’une croyance chrétienne dominante et d’églises pleines, même si les films de Pasolini annonçaient un changement de regard sur Jésus. Le monde vivait encore dans la dialectique capitalisme/communisme qui a disparu avec le fiasco soviétique. Le cinéma « chrétien » actuel, s’il a la forme du péplum, tient un discours d’une autre nature puisqu’il propose le retour à une croyance vidée de ce qui la constitue – la résurrection des corps à laquelle une majorité de croyants ne croit plus – et désormais sans la dimension du rejet communiste. Il est une des expressions idéologiques de la désespérance générée par l’absence d’alternative au capitalisme et la difficulté à aborder la question de la spécificité du commun humain.

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