Je regardais/écoutais hier les Noces de Figaro, l’opéra de Mozart, enregistré lors du festival de Glynebourne (Sussex – Angleterre) en 1994, sous la direction de Bernard Haitink.
Et je constatais, une fois encore, que c’est l’œuvre de Mozart que je préfère pour l’harmonie générale de la composition. Tout – mélodies, orchestration, arias, en particulier les liaisons/transitions entre les lignes des chants et des récitatifs – forme une œuvre à la fois parfaite, au sens strict, et infinie.
Pour composer son livret, Lorenzo da Ponte s’est inspiré de la pièce de Beaumarchais La folle journée ou Le mariage de Figaro, l’éblouissante comédie qui dénonçait un mode de société à bout de souffle et que la Révolution allait renverser cinq ans après sa première représentation publique.
Les meneurs de jeu dans la pièce et dans l’opéra sont Rosine (la comtesse) et Suzanne (sa femme de chambre), dont la complicité pour déjouer le plan du comte (il veut coucher avec Suzanne avant d’autoriser son mariage avec Figaro, son valet) permet de transcender leur statut respectif.
Le récit est joyeux, léger, irréel, le discours, lui, est un chant de profonde harmonie.
Voilà pour la comédie
Le 20 janvier 2025 D. Trump sera pour la seconde fois investi Président des Etats-Unis.
Il faut le répéter pour se convaincre que c’est vrai, vraiment vrai : une nette majorité a élu à la plus haute charge politique un homme reconnu coupable à deux reprises pour des faits de droit commun et qui a incité à l’envahissement du lieu symbole de la démocratie dans le but empêcher la proclamation du vote qui lui était défavorable.
Autrement dit, un homme qui représente la négation du respect de la loi et de la Constitution qu’il va jurer (sur la Bible) de défendre lors d’une cérémonie où les personnalités invitées et la foule représentant ceux qui l’ont élu feront semblant de ne pas savoir que le discours qui sous-tend le récit grave et solennel du protocole/spectacle qu’ils applaudiront, est celui d’une bouffonnerie.