Ce samedi (14/12/2024), après le journal de 7 h 00, Sylvina Stineman – membre des « Citoyens argentins en France » et d’une organisation qui s’occupe des enfants des parents disparus pendant la dictature militaire des années 70 – était interviewée par Nicolas Herbeaux sur la situation en Argentine, un an après l’élection de X. Milei. Il n’y eut pas d’interview à proprement parler : le journaliste donnait les titres et l’invitée développait, l’un et l’autre d’accord pour dénoncer la politique conduite à coups de tronçonneuse par le président argentin. Pendant la campagne électorale X. Milei avait fait sensation en brandissant cet outil pour illustrer la délicatesse avec laquelle il envisageait de mettre en œuvre la politique d’assainissement des finances. La tronçonneuse n’était pas tout à fait une métaphore.
X. Milei est l’équivalent argentin de D. Trump, en résumé rapide « illibéral » pour l’économie et machiste pour les rapports humains.
J’ai écouté ce non-dialogue entre le journaliste et la militante avec un sentiment de malaise que j’identifie ainsi : le public qui écoute France Culture est informé de ce qui se passe en Argentine et, s’il est nécessaire de rappeler les effets sociaux de la politique de X. Milei (en particulier l’accroissement des inégalités et l’augmentation de la pauvreté), s’en tenir aux constats et à la dénonciation, c’est occulter la question essentielle qui vaut pour les auditeurs français et argentins : comme X. Milei n’est pas parvenu au pouvoir par la force d’un coup d’Etat, mais par une élection que personne ne conteste, comme il n’a rien caché de ses intentions pendant la campagne électorale – non plus que D. Trump –, que signifie le fait qu’une majorité d’Argentin a voté pour lui ? Idem pour les USA.
Ceux qui lisent le blog se doutent que je n’en reste pas là : pourquoi cette question n’émerge-t-elle pas dans ce discours unique à deux voix de la militante et du journaliste ?
Elle constitue la problématique de ce que j’appelle la « cause première » qui, au bout du bout de l’analyse, renvoie à la spécificité de l’être humain. Autrement dit, chaque événement fait partie d’un processus dont le déclencheur touche de près ou de loin à cette cause première. Ne pas la prendre en compte dans le discours d’analyse nécessaire de l’événement proprement dit, surtout quand il est dramatique, produit la tête contre les murs ou la fuite en avant, deux faces du même déni qui alimente le cycle des démesures.
Ci-dessous, quatre créations de couleurs pour le Noël de quatre petits-enfants déjà grands, presque au bord de l’âge adulte, avec une question, non essentielle celle-ci et qui ne donne droit qu’à une seule réponse : l’un des quatre pratique un sport. Lequel ?



