La gauche et le sabordage

L’inadéquation de la réponse de la gauche unie, à savoir le catalogue des promesses électorales, peut passer pour un manque de discernement dont témoigne aussi le choix de Nouveau Front Populaire (cf. article du 10/06/2024 – la situation actuelle n’est pas comparable avec celle de 1934 : il s’agissait alors d’une tentative d’un coup de force des ligues de l’extrême-droite contre le parlement, alors qu’il s’agit aujourd’hui de son accession au pouvoir législatif par la voie électorale, démocratique.)

Le manque de discernement n’étant pas une cause en soi, reste à déterminer ce qui bloque la pensée de la gauche qui n’ignore évidemment pas les inadéquations que je souligne. Les lecteurs du blog connaissent ma réponse.

Le sabordage implique une détermination fondée sur ce qui est estimé être un impossible. Ainsi, la flotte de méditerranée s’est sabordée à Toulon en 1942 pour ne pas tomber aux mains des nazis. Les moyens utilisés : les explosifs, l’ouverture de vannes.

Si les vannes peuvent être le catalogue, l’explosif est la polémique ouverte à propos de celui ou celle qui serait premier ministre si la gauche est majoritaire.

Les annonces de candidatures, dont celle autoproclamée de J-L Mélenchon qui est tout sauf une figure apaisante et fédératrice, les invectives qu’elle suscite – dont celle de F. Hollande qui lui demande de se taire (!) –  l’ « hypothèse Laurent Berger » (ex-secrétaire de la CFDT… qui ne fut pas un opposant toujours farouche à la politique sociale d’E. Macron), même si elle a fait long feu, sont forcément des actes de sabordement, en regard de l’enjeu qui demande au minimum une union large et un discours focalisé sur l’essentiel.

Ce comportement peut apparaître comme irresponsable ou alors comme le signe d’un impossible dont ont plus ou moins conscience ceux qui créent et alimentent cette polémique.

Ce qui reste indéterminé, c’est ce que peut modifier ou pas, dans la somme de ces inadéquations et dans le discours,  une gauche arrivant au premier tour nettement devant les droites.

Donc en deuxième position.

Oui, les sondages disent tous que l’extrême-droite gagnera le premier tour des élections législatives, le 30 juin 2024, en France.

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