Journal 53 – « La mort, encore, encore, toujours la mort… » (24/05/2024)

C’est un des airs que chante Carmen (dans l’opéra éponyme de G. Bizet) quand elle se risque à tirer les cartes. C’est le pique qui sort, et, comme on le sait, les cartes ne mentent jamais. Pique, c’est noir, donc c’est la mort.  La preuve, elle meurt à la fin, tué par Don José qui n’a rien compris à la liberté, surtout quand elle est revendiquée par une femme. A l’amour non plus, surtout quand c’est une femme qui choisit, mais je m’égare.

La mort, donc, est un sujet de débat de plus en plus récurrent – une démesure, diront certains – parce que nous sommes dans la phase de réponse à une autre démesure, celle de son déni. Non du récit de ses exploits – on les raconte au moins depuis Eschyle, Sophocle et Euripide – mais du discours de ce qu’elle est. La preuve : ceux qui l’explicitent le mieux sont des philosophes – parmi d’autres qui sont aussi des philosophes, mais qui, eux, tournent autour du pot – et ils sont ignorés de la quasi-totalité des hommes. Je pense surtout à Socrate (Platon), Montaigne, Diderot – Spinoza est à part (voir la série d’articles).

Le Monde (24/05/2024) publie une tribune de l’écrivaine Christine Jordis (je ne connais pas) ainsi chapeautée : « Notre vie nous appartient, à nous, et non aux soignants, ni aux religieux, ni à l’Etat, ni à la société ».

Le point de vue développé est en tous points remarquable.

J’ai envoyé cette contribution :

« C’est très bien. J’ajouterai ceci : tout choix implique un renoncement, autrement dit, choisir de mourir implique le renoncement à une vie particulière, la sienne, dont personne n’est en mesure de dire ce qu’elle doit être pour être vécue, si ce n’est le sujet lui-même. En regard du suicide brutal et violent, le droit à l’aide à mourir (comme l’aide à naître), est un progrès de la civilisation en ce sens qu’elle reconnaît que la mort (sa mort) est une composante de la vie de l’individu, depuis le tout début de son existence, et qu’elle est donc désormais de l’ordre du choix (quel qu’il soit, dont celui de « laisser faire la nature »), comme doit l’être la conception (contraception/IVG). Un apprivoisement du tragique. »

Un autre article du journal explique que le premier ministre a gagné le match (cf. article 52) contre la tête de liste du RN. Pas par KO, mais aux points. Les contributions donnent des avis parfois différents. J’ai relevé celle-ci  :  « Le problème, c’est que, aussi stupide soit-il, répétant les mêmes phrases toutes faites et interchangeables en se la jouant « hauteur », Jordan Bardella est très photogénique, grand, bien bâti, et son costume, contrairement à celui d’Attal, était fort bien coupé. Hélas, je crains que cela compte plus que son intellect dans les élections. »

On sait depuis Molière (Le Bourgeois Gentilhomme) l’importance du tailleur (riche, quand il est anglais) dans la vie sociale.

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