« Le responsable de l’établissement parisien a annoncé quitter ses fonctions « par sécurité » pour lui et pour le lycée, à quelques mois de son départ à la retraite. Il faisait l’objet de menaces depuis une altercation avec une élève, fin février. Gabriel Attal a annoncé que l’Etat déposait une plainte contre l’élève pour « dénonciation calomnieuse ». (Le Monde – 28/03/2024)
Ma contribution et le dialogue qu’elle a suscité :
Le respect, au plus haut niveau de l’Etat, du principe de laïcité (nié par le discours de N. Sarkozy au Latran, les obsèques de J. Chirac, la participation d’E. Macron à la messe du pape à Marseille, la cérémonie de Hanoukka à L’Elysée) et le rappel de ce qui le constitue (distinction entre « savoir commun » – école publique laïque – et « croire » – ordre privé), affaiblirait le terreau de tous les extrémismes religieux, notamment de l’islamisme (expression aiguë du désarroi planétaire émergeant à la fin des années 80) qui se nourrit de ces confusions entretenues de surcroît par les subventions publiques aux écoles privées confessionnelles principalement catholiques
– Renato B*** : « Merci pour cette défense de l’islamisme, pauvre victime des excès de la laïcité !…. LFI va vous féliciter »
– Jean P*** « Ah mais que oui, mais bon sang bien sûr, les islamistes vont être influencés par une exemplarité de la laïcité ! »
– B*** : « Jean-Pierre, merci de votre contribution et quel tristesse de voir des contributeurs-répondeurs se moquer méchamment plutôt que d’argumenter. J’ajouterai qu’au-delà des extrémismes religieux ce sont les religions elles-mêmes qui devraient ne concerner que les croyants, et qu’entretenir des édifices religieux ou reconstruire Notre-Dame ne devrait pas être une charge pour l’Etat. Le chef de l’Etat n’a pas à fréquenter les autorités religieuses pour ce qu’elles sont, et le budget de l’Etat n’a pas à prendre en charge ce qui est lié à la pratique des religions. »
– Jacques 81 : « Curieusement vous oubliez « la nuit du ramadan » à la mairie de Paris, les subventions pour les bibliothèques de mosquées, etc. mais votre tract fera le meilleur effet dans un parti de Gauche ! Vous n’avez pas compris le cœur de la laïcité : la non-ingérence réciproque ; cela ne veut pas dire que les religions sont cantonnées à la sphère privée, car la loi les considère comme des associations et à ce titre elles bénéficient de toutes les garanties et possibilité d’expression publique. (le président peut assister à une messe solennelle, comme à un match de rugby ou à un comice agricole). Il y a des aumôniers (chrétiens, juifs, musulmans) avec un statut officiel dans les armées françaises, c’est la différence entre laïc et laïcard … »
Ma réponse à Jacques 81 : Je n’avais effectivement pas noté cette nuit du ramadan que je mets « dans le même sac » que les autres exemples. L’intrusion du « croire » (affaire privée) dans l’école où il n’a pas sa place est favorisée par un rapport bancal avec l’enseignement du « savoir » (affaire du commun de l’école) et c’est bien cette distinction essentielle (savoir<>croire) qui sous-tend le principe de laïcité qui ne se réduit pas aux phénomènes religieux. Je ne dis nulle part que le respect de ce principe règle tout mais qu’il peut ôter un argument à l’extrémisme religieux, signe d’une défiance voire d’un rejet du « savoir » d’autant plus objet de méfiance qu’il est enseigné dans l’ambiguïté (école confessionnelle) et qu’il ne dicte pas le comportement du chef de l’Etat (et donc de la mairie de Paris).
– deuxième réponse de Jacques 81 :
« Il n’y a pas d’ambiguïté dans les enseignements dispensés dans les écoles catholiques : ce sont les programmes officiels avec les livres homologués par le ministère. L’église catholique a abandonné la parabole de la Création en 6 jours et accepte les vérités scientifiques (ce furent des laïcards qui refusèrent la théorie du Big Bang jugée trop similaire au récit de la Genèse et qui portèrent la théorie de la génération spontanée susceptible de remplacer la création de la vie par un dieu). Mon ainé est médecin et ce n’est pas parce qu’il va participer à la messe qu’il va invoquer le diable devant chaque maladie … la médecine scientifique et la croyance religieuse étant parfaitement compatible. À partir du moment où une partie des citoyens sont croyants il est normal que le Président invite des représentants religieux pour les écouter sur divers sujets, comme il écoute les représentants associatifs, syndicaux et politiques : tous constituent la Nation. »
Ma réponse : La croix (ou tout autre signe) de l’école chrétienne est, comme tout signe, un discours (celui du croire) qui interfère plus ou moins explicitement dans celui du savoir : il est celui de la réponse essentielle (Dieu d’où découle un système de « valeurs »), ce qui explique l’existence même de cette école. L’école laïque exclut tout signe d’une réponse essentielle et la diversité des enseignants est en soi l’expression d’une objectivité du savoir. Enfin, vous faites comme si ma critique portait sur un dialogue du président avec les représentants des religions, alors qu’elle concerne sa participation en tant que tel à des cérémonies religieuses, en l’occurrence catholique et juive. Est-ce que vous êtes de bonne foi ?
– à B*** : Merci.
PS : Jacques 81 n’a pas répondu…