Journal – 25 – USA – IVG : réactions (06/03/2024)

Mon deuxième acte ce matin, après avoir appuyé sur le bouton de la cafetière – c’est toujours mon premier acte pour des raisons qui touchent à la fois au temps dont a besoin la machine, au bruit qu’elle émet, une sorte de respiration, à l’odeur, et à l’urgence… Ah !  tout ce que peut contenir un geste ordinaire  ! mais là je m’égare dans le lyrisme matinal, tout de même nettement moins vibrant que celui du soir dans la lumière orangée d’un coucher de soleil qui… dont…  – je disais donc que mon deuxième acte fut d’aller voir sur Internet les résultats du « super Tuesday » des primaires aux USA.

Il y aura donc en novembre prochain un affrontement d’octogénaires, à moins que l’un des deux ne soit empêché par un accident d’octogénitude – néologisme qui veut rappeler que plus on est très vieux, plus on est très proche de la mort.  

Avec ce corollaire possible : quand on est vieux, surtout très vieux,  on risque d’être tenté par « après moi le déluge »…  ce que signifie peut-être le fait que, pour l’attribution d’un pouvoir qui a une incidence planétaire, sur 335 millions d’Etats-Uniens, seuls émergent deux octogénaires.

Au regard de la fonction à laquelle prétendent ces deux vieux et de la tension internationale créée par la guerre en Ukraine et à Gaza, il y a peut-être de quoi être inquiet – j’entends, pour continuer à vivre en paix relative – , surtout si, compte tenu de la tentative de coup d’Etat pour lequel il doit comparaître devant un tribunal, D. Trump est élu… Un impensable, dans le sens où un délit politique majeur est investi du pouvoir politique par l’élection.    

La cafetière ayant émis son soupir conclusif, je peux passer à l’acte du petit-déjeuner qui n’est pas petit pour moi – je ne parle pas de quantité mais de plaisir – avant d’ouvrir l’ordinateur.  

Je commence par jeter un coup d’œil à l’échange auquel j’ai participé dans les contributions à propos de l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution.

Il me semble utile de le reproduire. J’en dirai un mot juste après.

Voici.  

«  – Marilou48 : La plus grande honte de ces dernières années : la décadence est en marche grâce à Macron et ses scribes d’extrême gauche, wokiste. Il n’y a pas à être fier de tuer ainsi les vies, et de s’en réjouir ! Il aurait mieux valu qu’il ne vienne pas au monde cela aurait évité ce gâchis.

– Solon01 > Marilou48 : Bien d’accord. [ Sa contribution publiée avant : « Toute cette mascarade ne portera pas chance à notre pays. Comment peut-on applaudir à cette constitutionnalisation de ce droit de l’IVG qui n’est que le droit de tuer n’en déplaise à ses partisans un être conçu et en formation ayant une identité propre. Ce droit existait déjà pas en danger pourquoi ce cirque sordide clamé comme un message universel si ce n’est qu’une forme de prétention orgueilleuse et vaine d’un pays en faillite que ces esprits qui nous gouvernent ne savent redresser ? » ]

– Harry Haller > Marilou48: « Il aurait mieux valu qu’il ne vienne pas au monde ». Ah! Vous voyez que l’IVG peut avoir du bon.

– DFJ37 : Marilou, comme vous y allez. Il n’y de fierté qu’à l’autorisation des femmes à avoir le choix. Je suis pas pro MACRON mais j’applaudis et suis fier de la position de notre pays et de ses élus. Et en parlant d’extrême…un miroir vous orientera.

– Moi > Marilou :  Je comprends que vous soyez hostile à l’avortement – en soi, l’échec d’une contraception. Mais « tuer les vies » est un problème d’une autre nature, en ce sens, par exemple, que se nourrir implique nécessairement « tuer la vie », animaux ou plantes. Vous voulez sans doute dire « tuer un être humain ». Ce qui conduit à poser la question des critères qui en définisse le seuil d’existence. Le critère divin (tout embryon est un être humain-divin) n’est pas recevable en regard des guerres et des massacres commis au nom de Dieu. Le seul critère possible est humain : ce sont les hommes en société qui décident. Il y a, d’un côté, l’embryon et le fœtus, qui n’ont pas d’existence consciente, de l’autre, une femme. Quant à la réjouissance – elle peut être comprise comme indécente – elle ne concerne pas l’IVG en tant que telle, mais le statut de la femme qui est encore celle qui « paie » les erreurs.

– Solon01 :@jean pierre peyrard : guerres et massacres souvent proclamées au nom de Dieu mais sans l’accord de Dieu qui dans le Décalogue dit « Tu ne tueras pas ». Le Décalogue condamne aussi le principe de l’IVG.- Moi : >Solon01 : Oui. Seulement, qui a créé le contenu du Décalogue et qui l’a écrit ? La question se pose d’une manière plus générale pour les textes dits sacrés. Un exemple tout simple : la passion (Nouveau Testament) contient un monologue de Jésus au Mont des Oliviers, dont il est précisé qu’il s’est éloigné de ses disciples qui dorment.  Il est donc seul et il s’adresse à Dieu, son père. Comment l’évangéliste peut-il connaître le contenu de ce monologue ? Autrement dit, les textes sacrés, quelles que soient les religions, sont des créations humaines qui conduisent donc à des interprétations, sans fin et contradictoires : l’église chargée de veiller à l’application du Décalogue,  a tué, et en masse, avec la bénédiction du Pape, le successeur de l’apôtre Pierre.  Où voyez-vous que Dieu, qui peut tout, se soit manifesté d’une manière ou d’une autre pour protester ?

– Solon01 : Bien d’accord. »

Je parlais d’utilité. Cet échange est tout sauf un dialogue, puisqu’il n’y a pas de réponses sur l’un ou l’autre des points particuliers que je discute. Je peux l’interpréter cette absence de réponses précises, argumentées, soit comme  « ton discours ne sert à rien »,  soit comme « il en restera toujours quelque chose ».

Comme je me méfie de la séduction des apparences, j’ai tendance à choisir la deuxième interprétation.

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