Journal – 22 – Le cercle rouge (29/02/2024)

La prochaine fois, ce sera en 2028. Tout a été dit à propos du 29 février, sauf  – et personne n’en parle – qu’il repousse d’un jour le 1er mars.

Les Romains nommaient ce premier jour de mars Calendes (d’où calendrier)  – terme ignoré des Grecs… d’où « calendes grecques » pour signifier « jamais ».  

Mars fut longtemps le premier mois de l’année romaine, d’où septembre  (7), octobre (8),  novembre (9) et décembre (10), alors qu’ils sont les 9ème, 10ème, 11ème et 12ème mois de notre calendrier.

Mars, comme l’on sait,  était le dieu de la guerre.

Je serais donc assez partisan de repousser davantage, le plus loin possible même, ce 1er mars, autrement dit d’allonger d’autant le mois de février, mois de purification (februare = purifier).

Décider de commencer l’année avec Mars est significatif d’une conception de la vie,  comme le fait qu’il n’y ait pas eu de mois de la paix chez les Romains, et qu’il n’y en ait pas non plus chez nous.

Hier, c’était donc le 28, et j’ai revu pour la énième fois Le cercle rouge (1970), de Jean-Pierre Melville, puisque c’est ce jour-là qu’il était proposé à la télévision.  

Pour moi, un cran au-dessous de Le deuxième souffle (1966), mais (avec Le Samouraï – 1967) un modèle d’épure, en particulier dans l’économie du dialogue (la séquence du cambriolage est d’anthologie).

Il est question d’hommes, d’amitié, de violence, de pièges, dans un contexte de prison, de police, de cambriolage… sur un fond de ce qui n’est pas vraiment un optimisme béat : « Tous coupables » répète de manière sentencieuse le chef de la police des polices.

Corollaire : les seules personnages féminins représentés sont, la femme, vite entrevue, qui a abandonné son compagnon alors qu’il était en prison, des danseuses court-vêtues dans un club où les serveuses sont en petites culottes et dont l’une, sans le moindre mot, tendra à l’abandonné une rose rouge annonciatrice de sa mort.

Quand même, André Bourvil, dans un rôle  « sérieux » – malade, il mourra quelques mois plus tard – et ses chats, les seuls êtres susceptibles d’être caressés. Et encore.

Vivement avril.

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