Journal – 5 (16/01/2024)

Mais non, je ne suis pas resté dans mon lit depuis ma dernière publication en tant que diariste.

Je renvoie le lecteur inquiet au Journal 1 où j’explique ma différence avec Jupiter, les distributeurs de billets et les stations-service d’une part, l’importance du latin d’autre part, en particulier pour connaître l’étymologie de diariste, qui – là, j’aide un peu – a à voir avec celle de la première syllabe de Jupiter – là, j’aide beaucoup.

Comme tous les autres jours, je me suis donc levé le 15 janvier. Hier. Je n’ai pas noté l’heure.  Comme tous les autres jours aussi, j’ai mis en route ma machine à penser, titillée par Emma Bovary dont certains disent qu’elle est une pute – voir l’article publié le 15, preuve que je me suis levé ce jour-là… J’écris sur un ordinateur de bureau qui ne peut pas être transporté dans un lit, je dis ça pour ceux qui arboreraient une moue de scepticisme – et aussi par le discours de la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury, invitée des Matins de France-Culture. Elle vient de publier un essai intitulé La clinique de la dignité la dignité n’est pas le nom de la clinique mais le sentiment dont elle dit notamment qu’il   « a un impact sur la santé mentale. Il provoque soit de la dépression soit la boucémissiarisiation, de la rumination, du ressentiment. »

Constatant la priorité donnée au type d’information qu’elle appelle « la voix du négatif  (…)  Je dirais que personne n’a besoin des news 24/24 pour découvrir le merveilleux », elle concluait « ça n’empêche pas que c’est vrai , à un moment donné il faut trouver le moyen de focaliser sur d’autres types d’information pour essayer de contrebalancer ou du moins de se nourrir de quelque chose qui n’est pas que mortifère. »

J’aurais aimé lui demander d’où peut venir cette appétence, à la fois cause et conséquence des choix médiatiques pour « la voix du négatif »,  quel est l’objet de ce « négatif « , quels peuvent être le moteur de son « il faut trouver le moyen » et ce moyen lui-même, enfin quel peut être ce « quelque chose qui n’est pas que mortifère ».

Au journaliste qui lui demande sur un ton gentil « Chez les philosophes, les gens heureux sont plutôt rares, qu’en pensez-vous ? » , elle répond, après le rire du refus de la question qu’elle doit estimer indiscrète :  « La question du bonheur est une question vaste en philosophie. On essaie de produire des conditions d’émergence et de pérennisation du bonheur, de protection contre le malheur. »

Botter en touche, noyer le poisson ou langue de bois. Au choix.

La question est pourtant intéressante en ce sens qu’elle concerne une conception et une pratique de la philosophie.

J’ai pensé au dialogue entre Maëlie et Adrien, le narrateur d’Un hiver en Bretagne qui…  Un instant, je jette un coup d’œil… Ah… Il vient de la raccompagner et va reprendre sa narration.

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